Le journaliste Khaled Drareni a été condamné, mardi, en appel, par la Cour d’Alger à deux ans de prison ferme pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ». Ses co-prévenus Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ont écopé un an de prison dont quatre mois ferme.
Khaled Drareni a été condamné en première instance par le tribunal de Sidi M’hamed le 10 août dernier à trois ans de prison ferme et 50,000 DA d’amende. Samir Benlarbi et Slimane Hamituche ont été condamné à un an de prison dont quatre mois ferme.
Les deux activistes ont obtenu la relaxe de l’accusation « atteinte à l’unité nationale » tandis qu’elle a été maintenu contre Khaled Drareni.
Lors du procès en appel qui s’est déroulé le 08 septembre à la Cour d’Alger, le parquet a requis quatre ans de prison ferme et 50,000 DA d’amende contre les trois prévenus. En première instance, le 03 août, le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a requis quatre ans de prison ferme, quatre ans de privation des droits civiques et 100,000 DA d’amende.
Arrêtés le 07 mars dernier lors d’une marche populaire que le journaliste couvrait et à laquelle participaient Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, les trois prévenus ont été placés en garde à vue au commissariat du cavaignac à Alger pendant trois nuits. Au bout de trois jours et trois présentations devant le juge près le tribunal de Sidi M’hamed Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ont été placés sous mandat de dépôt tandis que Khaled Drareni a été libéré sous contrôle judiciaire. Les trois seront poursuivis pour « atteinte à l’unité nationale » et « incitation à attroupement non armé ».
Cependant, la liberté de Khaled Drareni n’a pas longtemps duré puisque le juge a décidé, la fin mars, de supprimer la mesure du contrôle judiciaire et de placer le journaliste sous mandat de dépôt. Il a été été placé en détention à la prison d’El Hararch le 29 mars dernier puis transféré à la prison de Koléa deux jours après.
Le 2 juillet, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche sont remis en liberté provisoire tandis que Khaled est maintenu en détention. leur procès est programmé pour le 03 août au tribunal de Sidi M’hamed. Le procureur de la République requiert, ce jour là, quatre ans de prison ferme, quatre ans de privation des droits civiques et 100,000 DA d’amende contre les trois prévenus. Le 10 août, le verdict est prononcé. Il condamne le journaliste à trois ans de prison ferme et 50,000 DA d’amende et les deux activistes à deux ans de prison dont quatre mois ferme.
Le 08 septembre, leur procès en appel s’ouvre à la Cour d’Alger. Alors qu’une grande mobilisation de soutien se tient à l’extérieur. A l’intérieur, les trois prévenus rejette, une énième fois, les accusations retenues contre eux. Mais le parquet maintient le premier réquisitoire prononcé
Khaled Drareni « Journaliste Libre »
Une fois le verdict prononcé contre lui, les personnes venues soutenir Khaled Drareni dont journalistes et militants ont explosé de rage. Des slogans en sa faveur ont commencé à retenir dans l’ensemble de l’immeuble notamment « Khaled Drareni est un journaliste libre » et « Khaled Drareni est un journaliste pas un informateur » (en référence à Abdelmadjid Tebboune qui l’a qualifié, sans le citer, lors d’un entretien télévisé d’informateur).
Dans une première réaction, le directeur général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, a apporté son soutien à son correspondant à Alger.
« Son maintien en détention est la preuve d’un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente », a-t-il écrit sur Twitter.
Et d’ajouter: « Les autorités algériennes ne semblent pas avoir conscience de la dégradation de leur image sur le plan international du fait de la condamnation de Khaled Drareni. La répétition de décisions iniques renforce le statut de symbole de ce journaliste indépendant ».