Cour d’Alger: les robes noires crient leur colère

Plusieurs avocats ont tenu une protestation, ce dimanche, à la Cour d’Alger à l’initiative du Conseil de l’ordre des avocats d’Alger. Ce sit-in, qui marque le début d’une grève de sept jours, intervient suite à « l’humiliation » qu’a subi le bâtonnier d’Alger, Abdelmadjid Sellini par un juge.

En effet, jeudi dernier, alors qu’il assurait la défense du patron du groupe Sovac, Mourad Oulmi, qui est poursuivi dans des affaires de corruption, Abdelmadjid Sellini a eu une altercation avec un juge qui a conduit à un malaise et une évacuation à l’hôpital.

Selon plusieurs avocats, Abdelmadjid Sellini avait demandé au juge de reporter l’audience du procès qui s’est déroulée pendant plusieurs heures en raison de la « fatigue ».

Le juge a non seulement refusé de reporter l’audience mais a également demandé aux agents de faire sortir Abdelmadjid Sellini de la salle. Ce dernier a eu un malaise suite à cette altercation et a été évacué à l’hôpital.

« Outrés » par ce comportement qui a visé l’un de leurs confrères, les adhérents du Conseil de l’ordre des avocats ont tenu une réunion au lendemain de l’incident à savoir, vendredi. Cette réunion a été sanctionnée par la décision de boycotter les audiences pendant une semaine et d’organiser un sit-in dimanche devant la Cour d’Alger.

Même si l’appel a été lancé par les avocats de la capitale, les robes noires des autres wilayas ont été conviées à y prendre part. Plusieurs ont donc rejoint le mouvement de protestation et ont assisté au sit-in de ce dimanche.


« Je suis là pour défendre cette robe noire »

Jugés pour avoir soutenu un sympathisant de Bouteflika, les avocats ont estimé qu’il était en leur devoir de se solidariser avec Abdelmadjid Sellini parce qu’il a subi cette humiliation alors qu’il exerçait ses fonctions d’avocat. « C’est toute la défense qui est bafouée », se sont-ils insurgés.

« Malgré les positions politiques d’Abdelmadjid Sellini, je suis ici pour défendre cette robe noire », a déclaré l’avocate Halima Benabderrahmane de l’intérieur de la Cour d’Alger.

Ainsi, de 10h jusqu’à 11h30, les avocats ont protesté dans l’enceinte de la Cour d’Alger. « L’avocat ne se fait pas humilier », « Etat civil, non militaire », « barakat, barakat », (assez, assez), ont-ils scandé entre autres.






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