Le journal El Watan est revenu ce mercredi matin dans les kiosques. Les travailleurs, en grève illimitée depuis le 29 juillet, pour réclamer 5 mois de salaires impayés, ont décidé de suspendre leur mouvement pour une durée d’un mois, histoire de permettre le retour à un fonctionnement normal de l’entreprise, en attendant le versement de leurs salaires.
Dans l’édition de ce 17 août, la Direction du journal s’est félicitée «que les travailleurs aient pris conscience que le règlement de cette crise passe en premier par la reprise du fonctionnement normal de l’entreprise», et appelé à l’intervention des autorités.
Dans une tribune publiée en Une du journal, la Direction rappelle que l’un des principaux éléments de la crise que traverse El Watan «se situe dans le blocage de tous les comptes bancaires de la SPA». Dans ce sens, «une requête en référé» auprès du tribunal compétent a été déposée «en vue du déblocage des salaires des travailleurs, tel que prévu par la loi», affirme-t-elle.
Pour rappel, les comptes de l’entreprise El Watan sont bloqués à cause de ses dettes d’un montant de 55 millions de dinars d’impôts et de 45 millions de dinars d’un crédit contracté auprès de la banque CPA.
En attendant l’issue de la requête devant la justice, la direction du journal lance un autre appel aux autorités. «De nouveau, la direction d’El Watan lance un appel aux autorités pour permettre un rééchelonnement de la dette fiscale et bancaire du journal tel que décidé en direction de la plupart des entreprises en difficulté », écrit la direction.
Il s’agit du deuxième ‘’SOS’’ que lance le journal, après celui de juillet dernier pour qu’il puisse «bénéficier des mesures gouvernementales d’accompagnement des entreprises ayant souffert de la pandémie de Covid-19». «Malheureusement, cet appel est resté jusqu’a maintenant sans écho», regrette la direction.
Quoi qu’il en soit, la reprise du travail se veut, pour la direction, comme démarche pour «se réapproprier le lectorat et générer des ressources susceptibles de faire face aux diverses contraintes financieres, dont celle, prioritaire, de régler la question du versement des salaires des travailleurs». «Il s’agit aussi de s’atteler à apaiser le climat social à l’intérieur de l’entreprise par une série de consultations avec le partenaire syndical», espère-t-elle.