Critiqué pour sa présence dans la commission du dialogue, Smail Lalmas s’explique

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L’économiste Smail Lalmas, un des membres de la Commission chargée de mener le dialogue national en vue d’une sortie de la crise politique que traverse l’Algérie depuis plusieurs mois, a été tenu de s’expliquer en raison des critiques « virulentes » dont il fait l’objet. Ce geste effronté de sa part lui a valu une remontrance des plus véhémentes sur les réseaux sociaux et dans la rue.

 
Accueilli sur le plateau de la chaîne El Bilad, l’économiste a expliqué qu’il était « conscient » des retombées de cette démarche pour sa popularité et de sa décision de faire partie de ce panel. « Mais à quoi servirait ma popularité si je ne la mets pas au service de mon pays et de mon peuple ? », s’est-il interrogé samedi soir.

Et d’ajouter: « On ne peut pas dire que nous sommes venus pour casser le hirak, puisque je suis moi-même issu de ce hirak ».

Concernant la rencontre avec le chef de l’Etat jeudi dernier, l’économiste explique : « J’ai été à la présidence pour arracher des prérogatives au chef de l’Etat et les mettre entre les mains du panel. Pour que les résolutions qui émaneront du dialogue aient force de loi, il nous faut des prérogatives ». « Nous avons accepté cette mission pour se constituer en collectif « facilitateur » pour le processus du dialogue entre partis politiques, syndicalistes, étudiants, associations… etc. Cela nous permettra d’exposer les différents points de vue afin de sortir avec une feuille de route qui soit acceptable. Aussi, si j’ai accepté d’aller à la Présidence, c’est pour poser des conditions, des mesures d’apaisement et le départ du gouvernement », a-t-il répondu.
Autre point sur lequel Lalmas a été critiqué : sur les réseaux sociaux, les internautes ont largement partagé une de ses précédentes déclarations dans laquelle il mettait en garde ceux qui accepteraient l’invitation au dialogue du pouvoir.
« J’avais effectivement déclaré dans des publications que répondre à l’invitation de Bensalah, en ce moment-là, était de la « trahison ». Je parlais des partis politiques et des personnalités qui allaient participer au dialogue. Il y avait trois partis qui avaient accepté l’invitation, le reste l’a déclinée. Parce que l’objectif était connu, et je l’avais dit, c’était la régénération du système. Aujourd’hui, le dialogue ce n’est pas avec le pouvoir. Au contraire, c’est entre le peuple.
Reconnaissant la difficulté de la démarche, notamment, de convaincre les Algériens, Lalmas a affirmé qu’il a accepté de faire partie de cette commission par sacrifice pour le pays. Soulignant qu’il est du côté du peuple qui réclame le départ du système, le changement radical, il a expliqué que, pour le concrétiser, il faut mettre des mécanismes nécessaires pour le faire, notamment, le dialogue et ensuite l’élection présidentielle.

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