C’est l’Assemblée populaire nationale (APN) qui a réagi aux propos tenus, hier, par le Président français, Emmanuel Macron au sujet de l’Algérie et de de l’incarcération de l’écrivain, Boualem Sansal.
« Le Bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN) a exprimé sa ferme condamnation des déclarations irresponsables exprimées par le Président français », indique l’Assemblée dans un communiqué rendu publique à la suite d’une réunion de son bureau tenue lundi 6 janvier 2025.
Des déclarations, poursuit le bureau, « qui constituent une ingérence flagrante dans les affaires internes de l’Algérie et une atteinte à sa souveraineté et à sa dignité concernant une question à l’examen conformément aux lois algériennes ».
« Il s’agit clairement d’une tentative de déformer l’image de l’Algérie et de ses institutions souveraines », a ajouté la même source.
Le bureau de l’APN a estimé que « l’Algérie, qui a subi les violations les plus horribles pendant la période coloniale française, rejette catégoriquement toute ingérence extérieure et toute leçon dans le domaine des droits de l’homme et des libertés ».
Selon le communiqué, « de tels actes restent inacceptables pour le peuple algérien ».
Pour finir, le bureau de l’Assemblée « appelle également les autorités françaises à se conformer aux règles des relations internationales fondées sur le respect mutuel ».
Macron s’exprime pour la première fois publiquement sur Boualem Sansal
Pour rappel, le Président français, Emmanuel Macron a estimé, le même jour, que l’Algérie se « déshonore » en ne libérant pas l’écrivain Boualem Sansal.
« L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est », a-t-il déclaré lors d’une réunion avec les ambassadeurs français tenue lundi à l’Elysée.
Jugeant que celui-ci est détenu « de manière totalement arbitraire », Macron a demandé « instamment » sa libération.
Sansal arrêté à l’aéroport d’Alger à la mi-novembre
Boualem Sansal avait été arrêté, à son arrivée à l’aéroport d’Alger, le 16 novembre dernier.
Une arrestation qui n’a été confirmée que le 22 novembre par le biais d’un commentaire de l’agence officielle qui a évoqué un « délire révisionniste » laissant entendre que l’écrivain est poursuivi pour les propos qu’il avait tenu sur la web-TV d’extrême droite, « Frontières », dans un entretien diffusé le 2 octobre dernier.
L’écrivain, qui a obtenu la nationalité française au début de l’année passée, avait, à cette occasion, remis en cause l’intégrité territoriale de l’Algérie.
Celui-ci l’avait amputé d’une bonne partie de son Ouest, « Tlemcen, Oran et même jusqu’à Mascara », avait-il affirmé, une région qui, d’après lui, appartiendrait au Maroc, reprenant ainsi le discours des autorités marocaines.
C’est, selon toute vraisemblance, ces propos qui ont motivé son arrestation le 16 novembre et son placement sous mandat de dépôt cinq jours plus tard.