Dépenses de consommation des ménages : « des disparités notables entre les différentes catégories de la population »

La dépense globale des ménages algériens a été estimée à 8 016 milliards de DA en 2022 a indiqué l’Office nationale des statistiques. Par ménage, la dépense annuelle moyenne est de 870 279 DA, soit 72 500 DA par mois. L’alimentation et le logement représentent plus de la moitié des dépenses des algériens. L’enquête montre des « disparités notables entre les différentes catégories de population ». Les 30% de la population aisée s’accaparent plus de 55% des dépenses.  
© DR | L'alimentation a représenté 34% du total des dépenses des algériens en 2022

Une enquête sur les dépenses de consommation des ménages menée par l’Office nationale des statistiques (ONS) relative à l’année 2022 fait ressortir que les dépenses pour l’année 2022 étaient de l’ordre de 8 016 milliards de DA soit une dépense moyenne de 72 500 DA par ménage et par mois.

Un chiffre (8 016 milliards de DA) qui a presque doublé en dix ans puisqu’il était de 4 489,5 milliards de DA en 2011.

L’ONS indique que « l’alimentation et les boissons constituent le poste de dépenses le plus important pour les ménages algériens, représentant 34% du total des dépenses directement suivi par le poste logement et charges qui enregistre une part égale à 29% ».

Ainsi, l’alimentation et le logement représentent près de deux-tiers des dépenses des algériens (63%).

En troisième position, c’est les dépenses consacrées aux « transports et communications » qui arrivent avec une part de 11,4%.

L’Office fait remarquer que « la part de la dépense alimentaire dans le budget des ménages algériens a considérablement baissé durant cette période et enregistre un écart de 7,5 points tandis que celle des dépenses liées au logements et charges a considérablement augmenté (+8,6 points) ».

Ce qui, ajoute la même source, « pourrait être le résultat de la souscription de différents ménages aux programmes de logement (AADL, LPP, etc.…) ».

« 30% de la population aisée s’accaparent plus de 55% des dépenses »

L’ONS a relevé dans cette enquête que « la répartition des dépenses selon les déciles de population (des groupes de 10% de population classés par ordre croissant selon la dépense annuelle moyenne, NDLR) montre des disparités notables entre les différentes catégories de population ».

Ainsi, « les ménages du premier décile dépensent 3% du total des dépenses tandis que cette part est dix fois plus importante dans le dernier décile ». De plus, ajoute l’ONS, « les 30% de la population aisée s’accaparent plus de 55% des dépenses alors que les 3 premiers déciles n’en consomment que 13% ».

« En 2011, les dépenses variaient considérablement entre les déciles, allant de 324 300 DA pour le décile 1 (les 10% les plus pauvres) à 1 488 990 DA pour le décile 10 (les 10% les plus aisés) », signale la même source, qui ajoute qu’« en 2022, ces écarts se creusent encore plus, avec des dépenses allant de 369 647 DA pour le décile 1 à 1 865 758 DA pour le décile 10 ».

En dernier lieu, l’ONS fait noter que « la dépense alimentaire moyenne par ménage a enregistré des écarts plus grands en 2022 », puisque « en 2011, le rapport entre la dépense du premier décile par rapport à la moyenne nationale était de 58,7% contre 139,8% pour le dernier décile », alors qu’« en 2022, ce rapport passait de 44,2% pour le décile 1 à 199,1% pour le décile 10 ».

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