Dans ses déclarations à Interlignes, le Directeur de l’action sociale et de solidarité (DASS) de Tamanrasset, Harma Abdeslam, fait savoir que ce programme vise essentiellement à décentraliser les services de son administration afin de mieux atteindre les populations des zones éloignées et isolées.
L’objectif de cette initiative, explique-t-il davantage, est d’améliorer la prestation des services publics, en particulier dans les régions où l’accès aux services de base peut être limité en raison de l’éloignement géographique. La décentralisation des services publics peut par conséquent permettre une meilleure proximité avec les citoyens, ce qui est essentiel pour répondre à leurs besoins et améliorer leur cadre de vie, ajoute-t-il au passage.
Ce type de programme, poursuit le même responsable, peut également contribuer au développement économique et social des zones enclavées en offrant des services de santé, d’éducation, de développement économique et d’autres services essentiels. C’est une approche positive pour renforcer la gouvernance locale et l’engagement communautaire dans le processus de développement, soutient Harma Abdeslem, en mettant l’accent sur le dépistage précoce des retards du développement et des handicaps chez les enfants à l’effet de renforcer les mécanismes d’intervention et du coup assurer une meilleure prise en charge.
S’exprimant en présence de cadres de son secteur à Tamanrasset, dont des psychologues et des directeurs d’établissements spécialisés, le même responsable estime que les outils de dépistage formels contribuent efficacement à l’identification des retards de développement et des handicaps potentiels chez les enfants. Ils sont ainsi destinés à un large éventail de professionnels, y compris ceux travaillant dans des établissements spécialisés, ainsi qu’aux parents et aux prestataires de soins. L’objectif est de garantir que les enfants reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour leur développement et leur épanouissement.
Intervenant dans le même sillage, Fatma zohra Laghouati, cadre psychologue au niveau de la DASS de Tamanrasset, estime pour sa part qu’il est crucial de tenir compte des risques associés au dépistage précoce. Plus explicite, elle précise que les outils de dépistage peuvent parfois conduire à des résultats indiquant des retards ou des handicaps chez un enfant qui, en réalité, n’en a pas. Cela peut entraîner des inquiétudes inutiles pour les parents et des interventions inappropriées De même, les outils de dépistage peuvent ne pas détecter certains retards ou handicaps, conduisant à un retard dans l’intervention et aux services appropriés. Plus est, les enfants étiquetés comme ayant des retards de développement ou des handicaps peuvent faire face à la stigmatisation, à des attentes réduites et à des préjugés, ce qui peut influencer négativement leur estime de soi et leurs opportunités futures.
A son tour, Leila Mokhtari, éducatrice spécialisée à l’école pour enfants handicapés auditifs de Tamanrasset préconise que le dépistage précoce soit effectué de manière appropriée et éthique, en prenant en compte ces risques potentiels. Les décisions concernant le dépistage devraient être basées sur des preuves solides, en tenant compte du bien-être de l’enfant, de l’importance de l’intervention précoce et du respect des droits et de la dignité de l’enfant et de sa famille, car les résultats du dépistage peuvent avoir un impact émotionnel sur les parents, générant du stress et de l’anxiété, a-t-elle conclu.
