Déplacement des éleveurs de moutons vers la Saoura à la recherche de pâturages : la polémique  

Deux députés ont saisi les autorités à l’effet d’interdire le déplacement d’éleveurs de moutons, avec leurs bétails, d’une wilaya à une autre à la recherche de pâturages. L’Association des éleveurs de bétail conteste. 
© DR | Les gros éleveurs déplacent leurs bétails, par camions, vers la Saoura

Le procédé est ancien. A des périodes de l’année, les gros éleveurs déplacent leurs bétails, d’une région à une autre, à la recherche de pâturages.

Deux députés, respectivement de Beni Abbas et Bechar, viennent de saisir les autorités à l’effet d’interdire ce déplacement et ce, indique-t-il, pour éviter le « surpâturage ».

Dans un courrier adressé au wali de Beni Abbas, et daté du 17 septembre dernier, le député Mustapha Lounis, du parti El Bina, a réclamé l’interdiction du « pâturage anarchique » causé par les éleveurs qui viennent « des hauts-plateaux et du Nord en direction de la Saoura », durant la période « allant de septembre à février ».

Un « pâturage anarchique », ajoute-t-il, qui « menace l’équilibre de la biodiversité » dans la région.

Lui emboitant le pas, le député Youcef Berrechid, du Mouvement de la société pour la paix (MSP), de la circonscription électorale de Bechar, a de son côté adressé, le 24 septembre, une lettre au ministre de l’Intérieur, dans laquelle il évoque le risque de « surpâturage ».

Sans toutefois citer les éleveurs venus des autres régions, celui-ci préconise la lutte contre le « surpâturage ».

Des organisations de la société civile, dont l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), de la wilaya de Bechar, ont aussi réclamé la « protection de la biodiversité », notamment en « interdisant aux éleveurs en dehors de la wilaya d’y ramener leurs bétails ».

Réagissant au courrier adressé au wali de Beni Abbas par le député Mustapha Lounis, Mustapha Himoud, président de l’Association nationale des éleveurs de bétails, dont le siège est à Djelfa, a contesté, dans une lettre qu’il a adressée lui aussi au même wali, les affirmations avancées quant au risque de surpâturage et a dénoncé une sorte de « régionalisme ».

Rappelant que le déplacement des éleveurs, des régions des haut-plateaux, vers la Saoura, est une « tradition qui remonte à des siècles », celui-ci affirme que les éleveurs en question sont « soucieux » de la protection de la biodiversité, étant donné que c’est « leur gagne-pain ».

 

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