Le cercueil noir, qui était resté ouvert et recouvert d’un voile de tulle, laissant seulement apparaître le visage du défunt, a été fermé à 10H00 (13H00 GMT). Le cortège a pour destination finale la dernière demeure du « Roi » du football, un mausolée au sein du plus grand cimetière vertical au monde, un immeuble de 14 étages avec vue sur le stade du Santos FC, club où le triple champion du monde a brillé de 1956 à 1974.
Tout au long de la veillée funèbre, qui a duré 24 heures, le défilé de fans et de personalités s’est poursuivi de façon ininterrompue, y compris pendant la nuit, et plus de 230.000 personnes se sont recueillies sous le grand auvent où la dépouille de Pelé avait été exposée, au centre du terrain.
Le cercueil a été emporté en dehors du stade à bord d’une voiturette dont le chauffeur pleurait à chaudes larmes. Il a ensuite été hissé sur le haut d’un camion de pompiers, puis recouvert de deux drapeaux: celui du Brésil et celui du Santos FC. Le cortège est parti du stade pour un parcours de 7 km en direction du bord de mer de Santos, cité balnéaire dotée et plus grand port d’Amérique du Sud. Il devait ensuite passer devant la maison de la mère de Pelé, Celeste Arantes. Âgée de 100 ans mais atteinte de troubles cognitifs, elle n’a pas conscience de la mort de son fils. Tout au long du parcours, une haie d’honneur de supporters applaudissait le passage du camion de pompiers. Certains chantaient: « mille buts, c’est seulement Pelé, et il a joué à Santos! ».
Lula face au « Roi »
Le légendaire Brésilien a inscrit 1.091 de ses 1.283 buts sous le maillot blanc et noir de ce club mythique. « Il était le plus grand joueur au monde, donc ça vaut la peine d’être ici », a dit à l’AFP Maria Benedita, retraitée de 77 ans, très émue face au camion de pompiers. Une heure avant le départ du cortège, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est venu spécialement à Santos depuis Brasilia pour se recueillir devant la dépouille de Pelé.
Arrivé près du stade en hélicoptère, Lula, qui est entré en fonction dimanche, a aussitôt présenté ses condoléances à la veuve de Pelé. Le chef de l’Etat a assisté près du cercueil à une brève cérémonie religieuse, lors de laquelle le prêtre a cité un dialogue imaginaire au Paradis entre Pelé et Dieu, qui lui aurait dit: « Ici, tu es encore Roi, mais moi je suis le Seigneur ». « Adieu au Roi. Repose en paix, Pelé », a tweeté Lula par la suite.
« Il le mérite »
Après avoir patienté pour la plupart dans de longues files d’attente, les admirateurs de Pelé venus de tout le Brésil ont pu se recueillir dans le calme sous le grand auvent depuis lundi matin. « Si je disais que je n’ai pas pleuré quand il est mort, je mentirais », a-t-il déclaré à l’AFP Antonio Carlos Pereira da Silva, au sujet de celui que beaucoup considèrent comme le plus grand footballeur de l’histoire, le seul à avoir remporté la Coupe du monde à trois reprises en 1958, 1962 et 1970.
« Il y a beaucoup, beaucoup de monde. C’est magnifique, il le mérite », dit à l’AFP Katia Cruz, 58 ans, retraitée et fan du Santos FC qui est restée au stade jusqu’à 1h30 du matin. Mais son mari, « inconsolable », a préféré rester chez lui. Les hommages ont afflué du monde entier depuis sa mort, les plus grands noms du football, actuels et anciens, saluant son génie pour le « beau jeu ». Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, a passé un mois à l’hôpital Albert Einstein de Sao Paulo jusqu’à sa mort jeudi à 82 ans des suites d’une insuffisance rénale et cardiaque, d’une bronchopneumonie et d’un adénocarcinome du côlon, selon le certificat de décès publié par des médias locaux.