Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont annoncé dimanche 6 avril 2025 le rappel de leurs ambassadeurs respectifs accrédités en Algérie « pour consultations », a indiqué un communiqué conjoint signé au nom du « Collège des chefs d’Etats de la Confédération des Etats du Sahel (AES).
Une décision prise après la « destruction » par l’Algérie d’un drone malien, à « Tin-Zaouatène, cercle d’Abeibara, dans la région de Kidal », a ajouté la même source.
Ce drone avait été abattu par l’armée algérienne dans la nuit de lundi 31 mars à mardi 1er avril 2025.
« Le drone avait pénétré l’espace aérien national », selon le MDN
« Dans le cadre des efforts consentis pour préserver nos frontières nationales, une unité relevant de Défense aérienne du territoire en 6ème Région militaire, a réussi, la soirée d’hier, le 1er avril 2025, vers minuit, la détection et la destruction d’un drone de reconnaissance armé, à proximité de la ville frontalière de Tin-Zaouatine en 6e Région militaire, après avoir pénétré l’espace aérien national sur une distance de deux (2) kilomètres », avait indiqué le communiqué du MDN.
Dans un premier temps, l’armée malienne avait juste confirmé la destruction de ce drone. Six jours plus tard, donc, elle accuse l’Algérie de l’avoir abattu à l’intérieur du territoire malien.
Outre le rappel de leurs ambassadeurs par ces trois pays du Sahel, le Mali a annoncé la convocation de l’ambassadeur de l’Algérie à Bamako et son retrait « avec effet immédiat » du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) de lutte contre le terrorisme.
Il a également annoncé le dépôt d’une « plainte » auprès des instances internationales « pour actes d’agression ».
Retrait du Mali de l’accord d’Alger
Ce n’est pas la première fois que le Mali profère des accusations à l’endroit de l’Algérie depuis le coup d’Etat de 2021 et l’arrivée de Assimi Goïta au pouvoir à Bamako.
On s’en souvient du discours belliqueux exprimé par le représentant du Mali, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga (devenu depuis Général et Premier ministre, NDLR), en septembre 2024, lors de la 79e session ordinaire de l’assemblée générale de l’ONU, dans lequel il avait accusé l’Algérie d’ « ingérence ».
Auparavant, le Mali s’était retirée de « l’accord d’Alger »(Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, NDLR) en janvier 2024.
« Mon pays ne répondra à ce langage de bas étage que par un langage poli et raffiné, un langage qui reflète vraiment sa sincérité et sa fidélité aux liens profonds qui l’unissent aux pays et aux peuples de la région, qui ne sont ni influencés ni ébranlés par des facteurs circonstanciels passagers, aussi mauvais soient-ils et aussi mauvais que ceux qui les alimentent », a déclaré Ahmed Attaf.