Education : Réduction de trois ans de l’âge de la retraite au profit des enseignants  

Les enseignants des trois cycles de l'éducation vont bénéficier de la retraite anticipée trois ans avant l'âge légal qui est de 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes.  
© DR | ministère de l'Education nationale

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, « a ordonné de réduire de trois ans, l’âge de la retraite au profit de tous les enseignants du secteur de l’Education dans tous les cycles, vu leur rôle important en tant que formateurs », a indiqué un communiqué de la présidence sanctionnant les travaux du Conseil des ministres qui s’est tenu dimanche 10 février 2025.

Une revendication plusieurs fois formulée par les syndicats du secteur de l’éducation et que le nouveau statut particulier paru fin janvier au Journal officiel n’a pas pris en charge d’une manière tranchée.

En effet, l’article 12 du décret 25-54 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant au corps de l’éducation nationale stipule que « les personnels enseignants, les personnels de direction des établissements d’éducation et d’enseignement, les personnels d’inspection et le corps des censeurs bénéficient des avantages dans le domaine de la retraite, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur ».

Ce qui, selon les syndicalistes, ne reflètent pas les engagements pris par les autorités du pays auparavant.

Des syndicats mécontents

« Le président de la République a instruit le Gouvernement à l’effet d’adopter des mesures supplémentaires concernant la retraite des enseignants, prenant en compte la spécificité de cette noble profession et les difficultés liées à son exercice, ces mesures devant être détaillées à travers un décret exécutif », a signalé un communiqué du Conseil des ministres tenu le 22 décembre 2024 et consacré entre autres à l’adoption de ce statut particulier.

Ainsi, suite à la multiplication des expressions de protestation de la part de plusieurs organisations syndicales, quatre d’entre elles ont lancé un appel à deux jours de grève les 11 et 12 février, le ministre a apporté des « clarifications » le 27 janvier dernier.

« En ce qui concerne le droit de bénéficier de cinq (5) années avant l’âge légal de la retraite, le ministère a affirmé que ce droit est prévu par l’article 12 du statut particulier, ajoutant que les modalités d’application seront définis par un décret exécutif qui sera publié prochainement et entrera en vigueur cette année », avait indiqué à cet effet un communiqué du ministère de l’Education.

Et finalement, ce n’est pas une « réduction » de cinq mais de trois ans.

La liste des métiers pénibles non encore établit

A noter, par ailleurs, que Loi n° 16-15 du 31 décembre 2016 modifiant et complétant la loi n° 83-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite avait prévu que « le (la) travailleur (se) occupant un poste de travail présentant une haute pénibilité peut bénéficier de la pension de retraite avant l’âge prévu » et que « la liste des postes de travail et les âges correspondants ainsi que la durée minimale passée dans ces postes sont fixés par voie réglementaire ».

En abolissant, par cette loi, la « retraite anticipée » le législateur a laissé une fenêtre ouverte pour son application sur les travailleurs exerçant des métiers jugés « pénibles ».

Or, la liste de ces métiers n’a jamais été établie, même si en 2018 une commission chargée de proposer la liste des postes de travail présentant une haute pénibilité a été installée par le ministère du Travail.

Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takdjout est revenu à deux reprises cette semaine sur la question en affirmant que la Centrale syndicale a réalisé un « grand travail » sur la question, mais qu’ « aucune liste n’a été adoptée jusque-là ».

En somme, aujourd’hui, l’exécutif a décidé d’accorder la retraite anticipée aux enseignants.

Des syndicats d’autres secteurs vont certainement réclamer la même chose.

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