El Watan: entre la Direction et les travailleurs, le bras de fer s’installe

La crise au sein du journal El Watan ne trouve toujours pas son épilogue. Malgré les ‘’espoirs’’ exprimés par les actionnaires pour un «dénouement heureux» dans les prochains jours, le collectif des journalistes et des travailleurs maintient sa grève illimitée, réclamant les salaires impayés depuis mars 2022. Mais, avec le recours de la Direction à certains collaborateurs pour confectionner le journal, le bras de fer s’installe dans la durée.

Depuis samedi, El Watan est confectionné par certains actionnaires et collaborateurs mobilisés pour faire sortir le journal sans ses journalistes. Ces derniers ont repris la grève illimitée le 16 septembre, après une trêve d’un mois qui n’a finalement rien apporté dans le sens du règlement de la crise. El Watan croule sous des dettes contractées auprès du Crédit populaire d’Algérie (CPA) et des impôts impayés; raison du boccage de ses comptes.

Dans ce climat de défiance et de bras de fer entre la Direction et les journalistes en grève, la porte est ouverte aux dérapages ! C’est du moins ce que dénonce le bureau du syndicat de la SPA El Watan, ans un nouveau communiqué publié dans la soirée de dimanche. «Le bureau syndical de la SPA El Watan dénonce les actes d’intimidation et les pressions exercés par la Direction sur des collaborateurs, dont un chef de rubrique, les menaçant de mettre fin à leur contrat de travail les liant à l’entreprise», écrit le syndicat.

En effet, explique la même source, l’employeur «dénie» à ces mêmes collaborateurs «le droit de réclamer leurs salaires non perçus depuis le mois de février 2022», en leur intimant l’ordre de rejoindre leurs postes de travail «sous peine de rompre la relation de travail». «Des actes d’intimidation et des pressions qui sont aux antipodes des valeurs et des principes défendus par le journal et qui n’honorent guère leurs auteurs», déplore le syndicat.

Tout en informant l’opinion publique de «la poursuite» de sa grève déclenchée le 12 juillet 2022, puis suspendue pour une durée de trente jours (du 16 août au 16 septembre 2022) dans le but de laisser du temps à l’employeur pour trouver une issue à la crise, le syndicat affirme que «la quasi-totalité des travailleurs a pris part à ce mouvement». Une action «qui n’a pas été respecté(e) par l’employeur qui a procédé à la confection du journal par le remplacement des grévistes», dénonce-t-il.

Enfin, le Bureau syndical qui s’insurge contre ce qu’il qualifie de «coup de force», estime que cette démarche «en dit long sur la conception que se fait l’employeur des droits de ses salariés».

 

 

 

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