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Elargissement du « BRICS » : l’ambition de la Chine, la prudence de l’Inde

Le 15e sommet du BRICS s'est ouvert aujourd'hui mardi 22 août 2023 à Johannesburg. Plusieurs questions seront abordées par les chefs d'État durant une rencontre, mais, la plus attendue est celle de l’ouverture du BRICS aux autres pays qui souhaitent devenir membre de cette organisation comme le cas de l’Algérie qui a déposé sa demande d'adhésion. La question ne semble pas jusque-là faire l'unanimité au sein des « cinq », dont les visions sont différentes.  
© INTERLIGNES| Les cinq chefs d'Etat, ou leurs représentants (cas de la Russie), aujourd'hui au premier jour du 15e sommet des BRICS

De notre envoyé spécial à Johannesburg (Afrique du Sud)

 

Dès les premières heures de cette matinée du 22 Août, jour d’ouverture du 15e sommet du BRICS, des avions de chasse déchirent le ciel de la luxueuse ville de Sandtown à Johannesburg. Des mesures de sécurité draconiennes sont mises en place par l’Afrique du Sud, pays hôte de ce sommet.

Les cinq pays membres du BRICS à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud sont représentés par les chefs de l’Etat sauf Vladimir Poutine qui sera représenté par son ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Même si le président Sud-africain a insisté quelques semaines auparavant sur la présence physique des chefs des Etats membres en déclarant que « nous allons avoir un sommet physique des BRICS », ce dernier s’est retrouvé devant une situation très délicate, vu que l’Afrique du Sud est membre de la cour pénale Internationale qui a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de Vladimir Poutine. Malgré cela, le Tsar a envoyé un message dans une vidéo diffusée lors du forum.

Plusieurs questions seront abordées par les chefs d’État durant une rencontre, mais, la plus attendue est celle de l’ouverture du BRICS aux autres pays qui souhaitent devenir membre de cette organisation comme le cas de l’Algérie qui a déposé sa demande d’adhésion. La question est très sensible car chacun des cinq membres souhaite appuyer un pays ami, comme le cas de l’Afrique du Sud « qui va appuyer la candidature de l’Algérie », nous a révélé aujourd’hui une source diplomatique sud-africaine.

Au total, une quarantaine de pays ont manifesté leur intérêt pour adhérer au BRICS dès ce 15e sommet. Mais les cinq pays membres restent prudents afin de garder cette organisation « solide ». Aujourd’hui, les cinq pays pèsent environ 23% du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial, soit un quart de l’économie mondiale. Ce sont la Chine et l’Inde, les deux économies puissantes du groupe qui ont deux visions différentes sur la question.

Le président Sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré que « les membres des BRICS vont passer un moment dans une sorte de retraite pour discuter plusieurs sujets, l’un d’entre eux étant l’expansion des membres des BRICS. Plusieurs pays, dont certains sont représentés ici, cherchent à faire partie de la famille des BRICS. Et nous apprécions ça ».

Il a précisé : « cela montre que la famille des BRICS grandit et est importante dans sa stature et dans son influence dans le monde, et nous allons prendre en compte les divers désirs des pays à faire partie des BRICS. Donc nous espérons prendre en considération les rapports de vos discussions ici également dans notre considération de la voie vers l’avant pour les BRICS ».

Le président chinois Xi Jinping n’a pas participé à un forum d’affaires en Afrique du Sud où il devait prononcer un discours. Il a envoyé le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao. Pour l’heure, aucune information n’a filtré sur les raisons qui ont poussé Xi Jinping à changer d’avis en dernière minute. Il a assisté à un déjeuner offert par le président sud-africain Cyril Ramaphosa peu avant le forum.

Les deux dirigeants se sont également rencontrés dans le cadre de la visite d’État de Xi mardi matin, et celui-ci a appelé les deux pays à renforcer leur influence combinée sur les affaires internationales du Sud.

Son représentant Wang Wentao a déclaré que « la réunion ici en Afrique du sud n’est pas un exercice pour demander aux pays de prendre partie ni pour créer des blocs, c’est plutôt une tentative afin d’étendre l’architecture de la paix et du développement. »

« Je suis heureux de voir que plus de 20 pays frappent à la porte des BRICS. La Chine a espoir de voir plus de pays rejoindre le mécanisme des BRICS. La Chine soutient le développement des pays émergents et veut qu’ils soient plus entendus. La Chine soutient une meilleure représentation de ces pays. », a-t-il ajouté.

Le discours de Vladimir Poutine a été enregistré et la vidéo a été diffusée. Le dirigeant Russe a déclaré que le groupe des pays des BRICS était en passe de répondre aux aspirations de la majeure partie de la population mondiale, car les pays du BRICS représentent pas moins de 40% de la population mondiale.

Poutine : «  le BRICS était en passe de répondre aux aspirations de la majeure partie de la population mondiale »

« Nous coopérons sur les principes d’égalité, de soutien au partenariat, de respect des intérêts de chacun, et c’est l’essence de l’orientation stratégique tournée vers l’avenir de notre association, une orientation qui répond aux aspirations de la majeure partie de la communauté mondiale, la soi-disant majorité mondiale », a déclaré Poutine.

Les membres des BRICS – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – représentent plus de 40 % de la population mondiale et le sommet devrait discuter dès ce soir lors d’une réunion des chefs d’Etat de l’intégration de nouveaux membres, mais Poutine n’a pas abordé cette question dans son discours.

Les BRICS constituent un forum de plus en plus important pour la Russie à l’heure où son économie est aux prises avec les sanctions occidentales liées à la guerre en Ukraine et où elle cherche à nouer de nouvelles relations diplomatiques et commerciales avec l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine.

Poutine a déclaré que la Russie cherchait à développer deux projets phares en particulier : une route maritime du nord avec de nouveaux ports, des terminaux de carburant et une flotte de brise-glaces élargie, ainsi qu’un corridor nord-sud reliant les ports russes aux terminaux maritimes du Golfe et de l’océan Indien.

Il a déclaré que la Russie resterait un fournisseur alimentaire fiable pour l’Afrique et qu’il finalise les négociations sur la fourniture gratuite de céréales à un groupe de pays africains, comme il l’avait promis lors d’un sommet à Saint-Pétersbourg le mois dernier.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré mardi que le bloc des nations BRICS vise à organiser le développement du Sud mondial et n’est pas destiné à rivaliser avec les économies riches des Etats-Unis et du Groupe des Sept (G7).

Ses commentaires soulignent une divergence de vision alors que les dirigeants du bloc – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – sont arrivés à Johannesburg pour un sommet qui pèsera sur l’élargissement du groupe alors que certains membres s’efforcent d’en faire un contrepoids à l’Occident.

Le président brésilien a plaidé en faveur d’une adhésion de l’Argentine, en proie à une inflation sans précédent et en difficulté pour rembourser une dette de 44 milliards de dollars au FMI.

Critiquant les prêts « asphyxiants » des bailleurs internationaux, Lula a promis un renforcement du bloc avec la capacité d’accorder des emprunts aux pays sur « d’autres critères » que ceux du FMI.

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