La Cour constitutionnelle a reçu des recours de quatre prétendants à la candidature pour l’élection présidentielle du 7 septembre prochain, parmi les treize dont les dossiers ont été rejetés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
C’est ce qu’a indiqué le directeur général par intérim des affaires juridiques et de la justice constitutionnelle, M. Ahmed Ibrahim Boukhari, vendredi 26 juillet, dans une déclaration rapportée par l’APS.
Celui-ci n’a pas toutefois cité les noms des prétendants à la candidature qui ont déposé des recours, même si certains d’entre eux, à l’image de Belkacem Sahli ou de Saida Neghza, ont annoncé, via des communiqués, qu’ils allaient saisir la Cour.
Sahli, secrétaire général de l’ANR (Alliance nationale républicaine) et candidat de la coalition de quelques partis politiques appelée « Stabilité et réforme », a affirmé, jeudi 25 juillet, juste après l’annonce par le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, des dossiers de candidatures retenus, qu’il allait déposer un recours.
L’argument évoqué par l’Autorité électorale a été dénoncé par Sahli. L’ANIE a indiqué avoir reçu 635 parrainages d’élus locaux répartis sur 47 wilayas, en faveur du prétendant à la candidature, dont 539 ont été acceptés, alors que 96 ont été rejetés, et ce, parce que ces signatures ont été retrouvées chez d’autres candidats aussi.
Un motif juridiquement « irrecevable », selon Sahli, dans la mesure où, dit-il, le système mis en place par l’ANIE devait empêcher la duplication des signatures dès l’introduction des données.
C’est le même problème du côté de la prétendante à la candidature, Saida Neghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), qui a également annoncé le dépôt d’un recours auprès de la Cour constitutionnelle.
Selon l’ANIE, le dossier de celle-ci contenait 665 parrainages d’élus dont 450 parrainages acceptés, 40 rejetés pour non-conformité avec les spécificités techniques, 7 parrainages rejetés parce que redondants (pour le même candidat) et 168 parrainages rejetés en raison de répétition des signatures avec celles en faveur d’autres candidats (les élus ont signé pour plus d’un candidat).
Dans une courte vidéo explicative, Neghza explique, en s’appuyant même sur une déclaration filmée du président de l’ANIE, que le système informatique a été conçu pour empêcher ces redondances.
Chaque formulaire de souscription est doté d’un numéro d’identification unique. Selon Neghza, dès l’introduction du numéro d’identification national du signataire, de son numéro d’électeur et du numéro d’identification du formulaire, l’application mise en place devait bloquer la souscription si le signataire existait déjà dans le fichier.
Pour le staff de candidature de Saida Neghza le système mis en place par l’ANIE « ou bien il présente un défaut de fonctionnement ou bien il dispose d’une faille qui permet la manipulation des signatures ».
Le troisième prétendant à la candidature dont le dossier a été aussi rejeté à avoir introduit un recours auprès de la Cour est Abdelhakim Hamadi.
Selon l’ANIE, celui-ci n’a déposé que 807 formulaires de souscription d’élus dont 343 acceptés, 76 rejetés puisque redondants (pour le même candidat) et 388 rejetés parce que leurs signataires ont également paraphé des formulaires pour d’autres candidats.
A noter, par ailleurs, que la prétendante à la candidature dont le dossier a également été rejeté, Zoubida Assoul, a annoncé, de son côté, qu’elle n’introduirait pas de recours auprès de la Cour constitutionnelle.
Il est utile de rappeler que la Cour doit rendre sa décision quant aux recours introduits à son niveau et à la validation des candidatures retenues par l’ANIE avant jeudi, 1er août prochain.