Abdelaziz Rahabi, ancien diplomate, a réagit, à cette nouvelle estimant que l’Exécutif aurait pu démentir l’information, dans les normes mondiales, sans recourir à la privation de liberté pour un journaliste.
«J’ai été choqué d’apprendre l’arrestation et l’emprisonnement du journaliste du journal Echourouk, Belkacem Haouam, pour avoir publié des informations que le gouvernement avait le droit de nier ou de démentir dans les formes utilisées dans tous les médias du monde moderne », écrit Rahabi, sur sa page facebook.
Pour lui, « la privation de liberté à un journaliste qui a publié des informations à caractère commercial est la preuve de la persistance de l’instrumentalisation politique de la justice et relève de vielles pratiques que l’on croyait révolues». Pire, l’ancien ministre de la Communication regrette que cela «ne constitue pas un acte isolé», rappelant «l’emprisonnement de journalistes du quotidien Liberté pour des raisons qui se limitent à du harcèlement politique contre un journal contrant à la disparition».
Pas trop optimiste pour l’avenir de la presse en Algérie, Abdelaziz Rahabi ne cache pas ses inquiétudes, particulièrement au sujet de la crise que vit le journal El Watan. «Le quotidien El-Watan subit les mêmes pressions, et pourrait à son tour, disparaître du paysage médiatique réduit à sa plus simple expression de porte-parole de la voix officielle sans réel impact sur une opinion publique plus éclairée et avertie que ses dirigeants», prévient-il.
Appelant le gouvernement à changer de cap sur son traitement vis-à-vis de la presse, Rahabi estime que «le pays se construit sur la base du pluralisme, de la justice et de la liberté d’expression, garants de la dignité humaine». «Notre gouvernement doit accepter le fait que la société lui exige des comptes, au lieu de l’autoritarisme déjà expérimenté, sans succès, par les pouvoirs qui l’ont précédé», a-t-il conclut.