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En attendant la réaction du pouvoir : le peuple dit « non » au 5ème mandat

Les Algériens viennent d’administrer une véritable leçon politique aux tenants du pouvoir. Une réponse historique qui signe définitivement l’échec d’un régime qui a tout tenté, cette fois-ci, pour faire avorter les appels à manifester contre le 5ème mandat du chef de l’Etat : invocation « de la main étrangère », des « ennemis de l’intérieur », « les risques de retour à la décennie noire ».
Crédit photo : Sami K El Watan | Manifestation du 22 février 2019 à Alger contre le 5e mandat de Abdelaziz Bouteflika

Les Algériens viennent d’administrer une véritable leçon politique aux tenants du pouvoir. Une réponse historique qui signe définitivement l’échec d’un régime qui a tout tenté, cette fois-ci, pour faire avorter les appels à manifester contre le 5ème mandat du chef de l’Etat : invocation « de la main étrangère », des « ennemis de l’intérieur », « les risques de retour à la décennie noire ».

 
Cette propagande officielle s’est avérée nulle. Le peuple, d’une maturité extraordinaire, a donné, de fort belle manière sa réponse à Ahmed Ouyahia et consort. Comme un seul homme, les Algériens se sont levés pour s’en prendre au régime et ses symboles : le président Bouteflika, son frère Saïd et le premier ministre, Ahmed Ouyahia.
Partout en Algérie, le mot d’ordre est le même. De l’est à l’ouest, en passant par le centre et le sud, les manifestants ont prononcé leur verdict : « non au 5ème mandat ». Le 22 février est incontestablement une journée historique.
Elle l’est par la mobilisation et par le comportement pacifique des manifestants. En effet, mis à part quelques incidents enregistrés à Akbou dans la wilaya de Bejaia, les marches et rassemblements organisés, partout dans le pays, se sont déroulés sans heurts et sans violence.
En effet, la mobilisation contre la nouvelle mandature du président Bouteflika a commencé avant l’heure. Alors l’heure fixée pour le début du mouvement était 14h00, des manifestants se sont affichés dès le début de la matinée. A Annaba, à Bouira, à Boumerdes, à Oran, à Tiaret, plusieurs marches et rassemblements, ont été organisés au début de la matinée.
Quadrillé par la police, Alger était dans l’attente. Un important dispositif policier a été mis en place très tôt. Voulant dissuader les manifestants, des chasses neiges, des canaux à eau et des fourgons de police ont été placés au niveau des principales places de la ville. Comme la réaction des habitants était imprévisible, la police a été surprise par l’ampleur de la mobilisation. En effet, des milliers de personnes ont pris d’assaut la place du 1er mai vers 14h00.

Alger renoue avec les marches

Des jeunes et des moins jeunes, des femmes et des hommes se sont rassemblés dans la place, scandant des slogans hostiles au président Bouteflika qui a eu pour son grade. « Bouteflika Ya Lmaroki, makench 3ouhda Khamsa (Bouteflika le marocain, vous n’aurez pas un 5ème mandat) », et « Echaab la yourid Bouteflika wa Saïd (le peuple ne veut pas de Bouteflika et Saïd) », scandent en chœur les manifestants qui ont repris les mêmes slogans entendus déjà dans les précédentes manifestations enregistrées dans la semaine.
Des milliers d’autres manifestants ont occupé la place de l’émir Abdelkader avant d’entamer une imposante marche en empruntant le boulevard Larbi Ben M’Hidi (Ex-rue d’Esly) vers le palais du gouvernement.
La procession composée, majoritairement de jeunes, a été stoppée à quelques encablures de l’édifice abritant le siège du gouvernement. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de disperser la foule.
Selon des témoins sur place, on dénombre même des blessés parmi les manifestants. Une autre marche a pris la direction d’El Mouradia. Mais les manifestants ont été stoppés à quelques 300 mètres du siège de la présidence. La mobilisation n’a pris fin qu’en début de soirée.
Parallèlement à la manifestation d’Alger, des marches ont eu aussi lieux dans de nombreux chefs-lieux de wilayas, donnant ainsi une réponse claire à ceux qui « prétendent que le 5ème mandat est une demande populaire ».

Silence radio des chaînes TV

Malgré l’importance de l’évènement, les médias lourds algériens l’ont carrément zappé. Les chaînes privées, promptes à assurer des live sur tout et n’importe quoi, étaient absentes durant toute la journée. L’ENTV n’a pas dérogé à la règle. Aucun mot n’a été soufflé sur l’évènement au journal télévisé de 20h00. Le seul média publique à avoir donner l’information est l’APS. Mais la dépêche évoquant des manifestations dans tous les pays ont été expurgés de toute référence au rejet du 5e mandat du président Bouteflika.
Dans un communiqué, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) .a précisé « que ses services ont procédé, vendredi 22 février 2019, à l’interpellation de quarante et une (41) personnes pour troubles à l’ordre public, actes de vandalisme, dégradation des biens, violence et voies de fait. »

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