La revue du MDN, El Djeich, clarifie encore davantage la position du haut commandement de l’ANP concernant la crise politique actuelle. Il est désormais clair : l’institution militaire ne veut pas d’une période de transition qu’elle ne contrôlera pas. C’est du moins ce que l’on peut déduire du contenu de l’éditorial de la revue El Djeich.
Alors que le mouvement populaire reste mobilisé pour exiger le départ de tout le système, y compris le chef d’Etat-major, l’ANP, elle, critique les acteurs politique et de la société civile qui s’opposent à sa feuille de route, visant à imposer une présidentielle dans les délais, soit le 4 juillet prochain.
«En vérité, durant ses marches pacifiques, le peuple algérien qui a exprimé sans aucune ambiguïté ses revendications légitimes qui portent dans l’ensemble sur l’avènement d’une Algérie nouvelle, a fait montre d’une grande conscience de l’importance des défis et du caractère sensible de la conjoncture que traverse notre pays, tout comme il est au fait de la nature abjecte du plan que certaines parties voudraient mettre à exécution par procuration pour certains parrains désormais connus de tous », lit-on dans ce texte portant une forte dose de littérature militaire.
Reprenant de larges extraits des discours précédents d’Ahmed Gaïd Salah, l’auteur du texte estime encore que « nul n’ignore que les exécutants de ce plan machiavélique, ceux qui leur ont confié cette tâche et ceux qui gravitent dans leur giron, ont attendu, durant toutes les années passées, la moindre occasion pour le mettre à exécution en ayant recours à diverses voies et moyens ».
voies multiples
«Après que le peuple algérien les ait démasqués et rejetés fermement et définitivement, ils ont fait de certains canaux d’information connus et des réseaux sociaux un moyen pour tenter de réaliser des agendas douteux, en menant des campagnes méthodiques autant que tendancieuses dans le but d’abuser l’opinion publique pour distiller leurs mensonges et leurs élucubrations dans une vaine tentative de porter atteinte au lien existentiel et étroit qui unit le peuple à son armée, d’ébranler sa cohésion et la confiance mutuelle qui les anime », écrit encore El Djeich en se donnant, en quelques sortes, le rôle de représentants du Hirak.
Et d’enchainer : « Par des voies multiples dont la plus courante est de faire pression, à travers des «messages ouverts», «débats», «avis» et «points de vue» publiés dans les colonnes de certains médias, appelant à une période de transition calquée à leur mesure, durant laquelle ils se conduiront comme il leur plaira et feront passer leurs projets et les agendas de leurs parrains qui vouent à l’Algérie et à son peuple une haine et une rancœur infinies ».
Ainsi, l’ANP dénie le droit au mouvement d’avoir des représentants indépendants. « Afin de concrétiser leurs vils desseins, ces revanchards tentent de mettre la main sur ce «Hirak» pacifique et de prendre le train en marche pour servir leurs intérêts étroits en s’autoproclamant porte-parole du peuple, dans l’espoir de brouiller les cartes et de semer la confusion », lit-on dans ce texte, précisant que « dans leurs manœuvres criminelles, ces mêmes parties n’oublient pas de lancer des campagnes féroces à travers certains porte-voix qui véhiculent toute leur rancœur à l’encontre de l’ANP », estime encore l’auteur de cette article.