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Enquête sur la presse électronique en Algérie : les résultats dévoilés illustrent « le chemin qui reste à faire pour la profession »

Une enquête sur la presse électronique en Algérie a été réalisé en 2022 par l’association des femmes journalistes du Constantinois en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer. Les résultats de cette enquête ont été présenté, samedi 30 septembre 2023, lors d’une rencontre tenue, au siège de la fondation à Alger.
© INTERLIGNES | Matthias Schäfer, directeur du bureau d'Alger de la fondation Konrad Adenauer

Intervenant à l’ouverture de la rencontre, le directeur du bureau d’Alger de la fondation Konrad Adenauer, Matthias Schäfer, affirme que cette enquête dédiée à la presse électronique dont «l’émergence est relativement nouvelle », a permis aux journalistes et autres intervenants dans le secteur de « disposer d’une analyse miroir de ce qui a été réalisé ». Mais surtout de « mesurer le chemin qui reste à faire, pour faire de cet espace média web une tribune de plus pour la liberté d’expression », a-t-il expliqué.

Selon Schäfer, l’objectif de la fondation, en tant que partenaire est « d’œuvrer pour que la société civile et les médias soient habilités, convaincus et disposés à travailler pour la bonne gouvernance et pour des sociétés participatives et inclusives à travers des programmes d’éducation civique, politique et économique».

Initié au début du mois de juillet 2022, l’enquête nationale sur la presse électronique en Algérie a comme objectif de « confirmer les tendances et apporter un éclairage nouveau », a indiqué la présidente de l’association des femmes journalistes du constantinois (AJC), Ilhem Tir. Le sondage a été effectué auprès des journalistes, des étudiants en communication, des universitaires à l’échelle nationale et s’est étendue même au large public pour connaitre leurs attentes, leurs visions de la nouvelle presse électronique et le changement du paysage médiatique.

Au total 27 wilayas du pays ont été couverte par l’enquête. Il s’agit de Alger, Constantine, Batna, Mila, Blida, Sétif, Skikda, Ouargla, Oran, Annaba, Bouira, Oum El Bouaghi, Jijel, Souk Ahras, M’sila, Sidi Bel Abbes, Bejaia, Alger, Boumerdes, Biskra, Guelma, Tlemcen, Ain Temouchent, Tipaza, Ghardaia et Tamanrasset.

Cette enquête, première du genre en Algérie qui a visé 400 personnes entre membres de la presse, étudiants, futurs journalistes et experts, a permis aux journalistes, appartenant à plusieurs supports médiatiques entre presse écrite, audiovisuel et web, de répondre au questionnaire. A travers le résultat des 278 réponses en français et 122 réponses en arabes il ressort essentiellement que la tranche d’âge située entre 30 et 40 ans a représenté environ le quart des journalistes ayant répondu au questionnaire ce qui illustre le caractère jeune et prometteur de cette profession.

L’enquête a adopté une méthodologie se basant sur des critères permettant d’atteindre les objectifs tracés préalablement. 16 questions ont été posées à 400 personnes répartis sur 27 wilayas. Concernant les questions posées on peut citer : « trouvez-vous le travail dans un site électronique différent que dans un journal papier ? »  Les autres questions ont trait à la façon de chercher du travail.

État des lieux de la presse en Algérie

Par la suite, un état des lieux général de la presse algérienne a été dressé. Il est fait état que depuis 2012, environ 26 quotidiens et 34 hebdomadaires ont disparu alors que les ventes de plusieurs journaux ont chuté de manière drastique. Avec la baisse des ventes totales des journaux de 40 à 60 %, sous l’effet de la crise économique suite à la baisse du prix du pétrole.

L’association a énuméré une série de recommandations pour qu’elles soient prise en charge par les autorités compétentes. Il s’agit entre autres de « définir un statut propre pour les journalistes de la presse électronique », « la réactivation du fonds d’aide à la presse », « nécessité d’assurer une formation spécifique pour les journalistes web », « faciliter l’accès à l’information », « révision des conditions d’octroi d’agrément pour les sites électroniques », « le droit à la publicité pour la durabilité des sites avec des conditions pour améliorer la situation des journalistes » et enfin « l’accessibilité au domaine dz ».

Une partie de l’enquête a été consacrée à la situation de la presse algérienne. Il est indiqué que l’Algérie comptait en 2012 environ 290 publications de presse entre quotidiens, revues et magazines. D’après la même source, il est fait état de l’existence de 99 quotidiens dont 6 titres de la presse publique et 33 régionales avec un tirage moyen quotidien d’environ 2,8 millions exemplaires par jour.

Au chapitre des contraintes qui entravent la création des sites électroniques, l’enquête met en avant le cadre légal qui souffre de vides juridiques, mais aussi le manque d’application des textes existants. Ce qui fait plonger un peu plus le secteur dans l’incertitude chaque année.

A la fin de la présentation, un débat a été ouvert où plusieurs points concernant la presse électronique ont été abordé. La plupart des interventions ont porté sur la situation délétère dans laquelle se trouve la presse en générale et la presse en ligne en particulier. Ils ont soulevé le caractère répressif de la loi de l’information promulguée le mois dernier.

Une journaliste de la chaine deux de la radio national a soulevé une question importante, qui concerne l’absence de la deuxième langue nationale en l’occurrence Tamazight dans l’enquête. La présidente de l’AJC dans sa réponse affirme que les personnes questionnées n’ont pas mentionné Tamazight dans leurs réponses.

Pour rappel, la « loi organique n° 23-14 du 27 août 2023 relative à l’information », vient d’être publié au Journal officiel. Un « différent » entre l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la Nation a mis trois mois avant qu’il ne soit réglé. Il s’agit de l’article 22 qui concerne les accréditations des journalistes exerçant en Algérie pour des médias étrangers.

 

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