Les Allemands, emmenés par le jeune Jamal Musial, buteur (19e), ont parfaitement entamé leur Euro, alors qu’ils étaient passés à côté de leurs trois dernières entrées dans les tournois majeurs (défaites contre le Mexique au Mondial-2018, la France à l’Euro-2021 et le Japon au Mondial-2022).
Cela faisait huit ans que l’Allemagne n’avait pas remporté son premier match dans une grande compétition. C’était lors de l’Euro 2016, face à l’Ukraine (2-0). Cette fois-ci, elle a rendu une copie quasi parfaite (but contre son camp de Rüdiger 87e) contre des Ecossais, dominés dans tous les secteurs de jeu et réduits à dix toute la seconde période.
Avec ce large succès, les hommes de Julian Nagelsmann ont marqué les esprits d’entrée à Munich, notamment avec le joli but de Niclas Füllkrug (68e), avant que les autres favoris (Espagne, France, Portugal, Angleterre) entrent en piste.
Avant cela, dès la 10e minute l’Allemand Florian Wirtz avait inscrit le premier but de la compétition dans une Allianz Arena des grands soirs, où des milliers d’Écossais avaient fait aussi le déplacement.
Après une courte mais très colorée cérémonie d’ouverture, la coupe Henri Delaunay a été apportée sur le terrain avant le coup d’envoi par l’épouse de l’ancien international allemand Franz Beckenbauer, décédé le 7 janvier dernier.
Moins d’une semaine après des élections européennes marquées par une poussée des partis populistes dans plusieurs pays, l’Euro-2024 doit rassembler les Européens autour du ballon rond, et ce au moment où la guerre fait toujours rage sur le continent. La sélection ukrainienne fait d’ailleurs partie des 24 qui rêvent de succéder à la Nazionale italienne, lauréate en 2021.
« Pour nos valeurs démocratiques et européennes, l’Euro-2024 peut être utilisé à tout moment », a estimé le directeur du tournoi Philipp Lahm, dans un entretien accordé à l’agence allemande SID, filiale de l’AFP, reconnaissant qu’une telle compétition est « toujours » une plate-forme pour des thèmes sociaux et politiques.
Premier choc samedi Espagne – Croatie
Au-delà de l’invasion russe de l’Ukraine, le contexte de la guerre à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas suscite aussi un « risque élevé diffus », selon la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser, même si aucune menace d’attentat n’a été clairement identifiée.
Trois ans après un Championnat d’Europe décalé d’un an en raison de la pandémie de Covid-19, dans des stades à jauges réduites et éclaté dans 11 villes différentes du continent, allant de Séville à Bakou, l’édition 2024 revient à du plus classique, en Allemagne, forte de son expérience du Mondial-2006. Surtout, tous les stades ont désormais retrouvé une configuration normale, avec 2,7 millions de spectateurs attendus dans les 10 stades pour suivre les 51 matches du tournoi.
Privilège du pays-hôte, la Mannschaft de Julian Nagelsmann a donc ouvert le bal devant 66.000 spectateurs à Munich, en espérant fédérer derrière elle tout un pays, sur le modèle du « conte de fées estival » (« Sommermärchen ») de 2006, lorsque les Allemands avaient terminé troisièmes d’une Coupe du monde marquée par une incroyable ferveur.
Eu égard à son palmarès (quadruple championne du monde et triple championne d’Europe) et au fait qu’elle évolue à domicile, l’Allemagne fait partie des favoris du tournoi, avec la France de Kylian Mbappé, vice-championne du monde en décembre 2022, et l’Angleterre de Harry Kane.
Après ce match d’ouverture, le premier choc du tournoi est prévu dès samedi en début de soirée à Berlin entre l’Espagne, championne d’Europe en 2008 et 2012, et la Croatie de l’inusable Luka Modric, vice-championne du monde en 2018 et encore demi-finaliste fin 2022 au Qatar.