Réuni ce vendredi en session mensuelle, le secrétariat national du parti revient longuement sur l’issue de cette présidentielle, marquée par une désaffection populaire sans précédent et une polémique autour des résultats annoncés par l’ANIE.
« Aujourd’hui, il ne s’agit pas de régler des comptes ou de rester sur de simples bilans de qui a raison ou qui a tort. Il est urgent d’ouvrir une perspective pour sauver le pays d’une dérive qui risque de porter atteinte à son unité et à la pérennité de l’État national. Mais on ne peut pas le faire en faisant table rase sur les causes de l’échec à construire un État qui protège les droits et la liberté des citoyens et qui promeut la modernité et le progrès », lit-on dans un communiqué du parti.
Pour le RCD, « ce scrutin doit constituer un signal d’alarme pour, en particulier, ceux qui sont chargés de la décision politique ». « L’absence de légitimité flagrante de la haute instance de direction constitutionnelle doit être réglée par un processus pensé et mis en œuvre par les forces patriotiques, à travers un débat national libre. Des puissances intéressées peuvent trouver profit dans cette fragilité institutionnelle dans une conjoncture de bouleversements internationaux et d’implication de forces militaires étrangères à nos frontières », met en garde la formation présidée par Atmane Mazouz.
Dans ce sens, le RCD estime que « sans doute aucun, la précipitation de la Russie, les Emirats ou de la France à ‘’bénir’’ cette farce électorale ne relève pas de simples convenances ou d’amitiés quelconques ». « Si dans le passé, la compensation de l’absence de légitimité se faisait à coups de concessions économiques pour certains pays, la nouvelle conjoncture internationale est tout autre », précise la direction du RCD.
Et d’ajouter : « Conscient de la gravité du moment, le RCD estime que l’issue positive relève de la mobilisation des forces patriotiques, quels que soient leurs bords politiques dans l’opposition, les syndicats, la société civile en général et à l’intérieur du pouvoir ». Affirmant que le parti a toujours pris ses responsabilités dans les moments critiques qui mettent en cause l’unité de la Nation ou sa pérennité, il estime, que « sa proposition de débat national avec des formes à définir, a pour objectif de réunir le plus grand nombre autour d’un consensus sur la nécessité de mettre en place et d’encadrer un processus constituant est plus que jamais d’actualité ».
Dans ce sens, il souligne que « les premières mesures à prendre dans cette voie sont la libération des prisonniers politiques et d’opinion, l’ouverture du champ politique et médiatique et l’abrogation des lois liberticides ».