« Expulsion » par l’Algérie de douze agents de l’ambassade de France, Paris menace « d’y répondre »

Douze fonctionnaires français en poste en Algérie ont été prié par les autorités de quitter le territoire algérien, sous 48 heures, a annoncé lundi 14 avril 2025 le chef de la diplomatie française, précisant que cette décision était une réponse à l'arrestation de trois ressortissants algériens en France.
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© DR | Les relations algéro-françaises sont en crise depuis plusieurs mois

Douze fonctionnaires français en poste en Algérie ont été prié par les autorités de quitter le territoire algérien, sous 48 heures, a annoncé aujourd’hui le chef de la diplomatie française. Des expulsions en lien, semble-t-il, avec la mise en examen et le placement en détention provisoire, samedi, d’un agent consulaire algérien exerçant en France.

« Je demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d’expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours », a dit Jean-Noël Barrot dans une déclaration écrite transmise à des journalistes et rapportée par l’AFP.

« Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement », a-t-il indiqué.

Selon l’AFP, citant une source diplomatique, parmi les agents que l’Algérie souhaite expulser, certains sont fonctionnaires du ministère de l’Intérieur.

Mise en examen à Paris d’un agent consulaire algérien

Samedi, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Lounès Magramane, a reçu l’ambassadeur de France en Algérie, M. Stéphane Romatet, pour lui exprimer la « vive protestation » de l’Algérie suite à la mise en détention provisoire d’un agent consulaire algérien exerçant en France dans le cadre de l’affaire dite « AmirDZ ».

Un développement « inadmissible et inqualifiable » qui « causera un grand dommage aux relations algéro-françaises et ne contribuera pas à l’apaisement », a estimé le MAE dans un communiqué.

« L’Algérie n’a pas l’intention de laisser cette situation sans conséquences tout comme elle veillera à assumer pleinement et résolument la protection de son agent consulaire », a ajouté le ministère des Affaires étrangères.

Pour rappel, trois personnes soupçonnées d’avoir enlevé « AmirDZ » pendant vingt-sept heures, le 29 avril 2024, ont été mises en examen et placées en détention provisoire vendredi dernier. Parmi ces trois personnes figure donc cet agent consulaire.

Une « affaire » qui intervient quelques jours seulement après la relance des relations, qui étaient en crise pendant plusieurs mois, à la faveur de l’entretien téléphonique que le président Abdelmadjid Tebboune a eu avec son homologue français, Emmanuel Macron, le 31 mars dernier, suivi de la visite, à Alger, du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, durant laquelle l’ « ensemble des mécanismes de coopération ont été réactivés ».

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