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Extradition de Slimane Bouhafs : Amnesty international accuse la Tunisie et demande sa libération  » immédiate « 

L’ONG Amnesty International a réagi ce vendredi sur l’extradition de l’activiste Slimane Bouhafs depuis la Tunisie. Elle a exigé aux autorités tunisiennes de mener une enquête sur cette affaire. D’autre part, l’organisation non gouvernementale a appelé à sa libération « immédiatement » par les autorités algériennes.

D’après l’organisation, les autorités tunisiennes « doivent mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie sur les circonstances de l’enlèvement, de la disparition forcée et du retour forcé en Algérie de Slimane Bouhafs« , et ce, malgré sa possession d’un statut de réfugié que lui a accordé le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Dans son communiqué, l’ONG a affirmé qu’« en vertu du droit international relatif aux droits humains, la Tunisie est tenue de protéger les réfugié·e·s et de ne pas les expulser ou renvoyer vers un pays où ils risquent d’être persécutés ».

D’autre part, Amnesty International a demandé à travers son document au gouvernement algérien de libérer « immédiatement » l’activiste et de « lui permettre de quitter l’Algérie ».

L’ONG a rappelé que Slimane Bouhafs avait déjà été emprisonné en Algérie pour « avoir exercé son droit légitime à la liberté d’expression en publiant sur Facebook des commentaires considérés comme insultants vis-à-vis de l’islam ». D’après la famille de l’activiste, citée par Amnesty International, Slimane Bouhafs « risque fort d’être soumis à des mauvais traitements dans les prisons algériennes, où il avait précédemment été brutalisé ».

« Le gouvernement tunisien partage la responsabilité du sort réservé à cet homme« 

De son coté, la directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, Amna Guellali, a déclaré que « le gouvernement tunisien partage la responsabilité du sort réservé à cet homme et il doit admettre le rôle qu’il a joué dans son enlèvement et son retour forcé ».

Pour la responsable, l’extradition de Slimane Bouhafs « constitue un précédent extrêmement inquiétant pour la Tunisie » précisant qu’en vertu du droit international, « aucune personne ne devrait être renvoyée dans un pays où elle est exposée à un risque élevé de persécution ou de violations des droits humains ».

Elle rappelle par la suite que l’activiste s’était réfugié en Tunisie « pour se mettre en sécurité » après avoir purgé, « injustement« , une peine de deux ans de prison en Algérie, « mais il semble qu’il n’était pas suffisamment loin pour se tenir hors de la portée du gouvernement algérien », a-t-elle regretté.

Pour rappel, Slimane Bouhafs avait disparu le 25 août dans “des circonstances mystérieuses“. Selon un document conjoint de plusieurs ONG tunisiennes, “des témoins oculaires ont rapporté que des voitures avec des plaques d’immatriculation inconnues sont arrivées, le 25 août à son domicile et l’ont emmené vers une destination inconnue“.

Le 29 août dernier, nous avons appris auprès de sources policières que Slimane Bouhafs a été remis aux autorités algériennes et placé en garde à vue. Après sa présentation devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, l’activiste a été placé sous mandat de dépôt à la prison de Koléa le 1er septembre.

Selon sa défense, Slimane Bouhafs est poursuivi avec 6 chefs d’inculpation dont l’article 87 du code pénal qui stipule qu’”est considéré comme acte terroriste ou sabotage, tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institution”.

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