C’est du moins ce qu’a fait entendre le chef d’état major de l’Armée, Ahmed Gaid Salah, qui n’a pas manqué sa sortie à la quatrième région militaire (Ouargla) pour saluer les pseudos marches organisées en faveur des élections.
Pourtant, les mises en scène organisées dans plusieurs wilayas du pays n’ont pas drainé la grande foule. Pis, elles ont été chahutées par les manifestants pros-Hirak, en dépit de l’encadrement policier dont elles ont bénéficié.
« Je tiens à affirmer, une fois encore, en cette honorable occasion, que nous enregistrons avec une grande admiration et fierté, cet élan populaire qui s’est propagé à travers tout le pays, lorsque toutes les franges de notre peuple, toutes catégories confondues, hommes, femmes, jeunes, étudiants et vieux, sont sorties dans une des plus belles images de la cohésion, la solidarité et l’adhésion du peuple autour de son Armée, scandant, d’une seule et même voix, des slogans patriotiques exprimant dans leur ensemble la volonté de se diriger massivement aux urnes le 12 décembre prochain, afin de faire réussir les présidentielles et contribuer par conséquent à édifier un avenir prometteur », lance-t-il.
Selon lui, « tel est le peuple algérien et telle est l’Algérie ». A travers cet entêtement, le chef d’état major de l’ANP et le pouvoir qu’il représente confirme leur intention. Aller coûte que coûte à la présidentielle, quitte à faire perdurer la crise actuelle.
La stratégie répressive
Autiste comme toujours, le pouvoir ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Car après avoir expérimenté toutes les méthodes pour affaiblir le mouvement populaire, le résultat est tout autre.
Le mouvement populaire s’est renforcé encore davantage, notamment depuis le mois de septembre dernier. La mobilisation qui caractérise les marches hebdomadaires du vendredi et celles des étudiants chaque mardi renseigne sur la détermination de la majorité des Algériens à faire aboutir cette révolution historique.
Depuis quelques jours, les manifestations anti-élection sont devenues presque quotidiennes, même s’il est vrai que la mobilisation n’est pas la même que lors des premières semaines. C’est dire qu’il faut être frappé de cécité politique pour prétendre que les Algériens ont choisi le camp des élections.
L’autre fait confirmant que cette élection risque de se tenir à huis clos est perceptible dans les difficultés auxquelles font face les candidats à ce scrutin pour mener leur campagne. Contraints à la clandestinité et obligés de discourir dans des salles à moitié vides, les prétendants à la magistrature suprême constatent de visu l’ampleur du rejet populaire de cette élection. Ce sont, sans doute, ces faits qui agacent les tenants du régime. D’où le recours à la répression et aux arrestations massives des manifestants pacifiques…