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 Festival européen de la musique : l’hommage de « l’Armée mexicaine » à Rachid Taha

C'est un vibrant hommage qui a été rendu ce samedi 29 juin 2024, au TNA, lors de la troisième soirée du Festival européen de la musique, au chanteur Rachid Taha, décédé en 2018, par le groupe "L'Armée mexicaine".
© DR | L'Armée mexicaine, ce samedi 29 juin 2024 au TNA lors de la 3e soirée du 24e festival européen de la musique

Deux groupes se sont produits ce samedi, durant la troisième soirée du Festival européen de la musique, qui se déroule, depuis jeudi dernier, au Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine-Bachtarzi.

Le premier est le trio Moussa Diallo, venu du Danemark, même si les membres du groupe sont originaires d’horizons divers, et le deuxième est « L’Armée mexicaine », de France, qui avait accompagné le chanteur algérien Rachid Taha durant toute sa carrière.

C’est un vibrant hommage donc qui a été rendu, durant cette soirée, à l’artiste décédé un certain 12 septembre 2018 laissant derrière lui un important héritage que les membres de « L’Armée mexicaine » veulent perpétuer.

« C’est Rachid Taha qui appelait les membres de son groupe comme ça », dira Ryad Abderkane, responsable de la programmation culturelle à l’Institut Français, à propos de l’appellation « Armée mexicaine ».

« Certains ont travaillé avec lui depuis trente ans, d’autres sont plus récents dans le groupe, à l’image de Sofiane Saidi, Samira Brahmia ou encore Nawel Benkraiem », a-t-il ajouté.

Passant du chaabi au rock, comme d’ailleurs le faisant toujours Taha, « L’armée mexicaine » a pu conquérir le public présent durant cette soirée au TNA.

© DR | La chanteuse tunisienne Nawel Benkraiem et le béninois d’origine, Julien Jacob, de « L’Armée mexicaine »

 

Ce « mix » musical reflète d’ailleurs la composition « hétéroclite » du groupe. Il y a, pour ce qui est de ceux qui étaient présents ce soir à Alger, le chanteur et joueur de mandole, Hakim Hamadouche, qui est algérien, Yan Pechin, guitariste français, Idriss Badarou, un bassiste parisien originaire du Bénin, le batteur Franck Montegari, français également, le chanteur Julien Jacob, né au Bénin et la chanteuse tunisienne, Nawel Benkraiem.

« Ya rayeh » enflamme la salle

Le groupe a chanté « Ya labess », « Achtah ya djazairi », « Yabes », une chanson composée Par Taha et arrangée par Hakim, mais aussi les tubes du défunt, à l’image du phénoménal « Ya Rayeh », chanson de Dahmane El Harrachi reprise par Taha dans son album « Carte blanche » sorti en 1997 et qui avait donné une dimension internationale à la chanson. Un titre qui a enflammé la salle du TNA durant cette troisième soirée du Festival.

« L’armée mexicaine » a également interprété d’autres chansons, dont certaines font partie du patrimoine algérien, comme « Ya bent Sahra », alors que d’autres sont des tubes de Taha, à l’image de « Voilà, voilà » ou des chansons reprises par lui, comme « Rock the Casbah » de « The Clash ».

« C’est toujours merveilleux de montrer le travail de Rachid Taha », nous dit Hakim Hamadouche, à la fin du concert. Ceci, d’autant plus que les thématiques qu’il avait choisies, notamment pour ce qui est de la problématique d’intégration, ou du racisme, entre autres, « sont toujours d’actualité », a poursuivi celui qui a accompagné Taha pendant 28 ans comme il a tenu à le rappeler.

De son côté, le guitariste Yan Pichin affirme que s’il est à l’aise avec les rythmes maghrébins, c’est parce qu’il a chanté, à la fin des années quatre-vingt-dix avec entre autres, Cheikha Rimitti, Zehouania, ou encore Sahraoui.

Pour celui-ci, Taha a apporté un plus, et à la musique française et à la musique maghrébine. « A la musique française, il a apporté l’harmonie orientale et à la musique maghrébine, le rock and roll », a-t-il déclaré.

 Moussa Diallo, sur les traces du Blues malien

 Durant la première partie de la soirée, c’est un chanteur malien installé au Danemark, choix de l’ambassade de ce pays en Algérie donc, qui s’est produit sur la scène du TNA.

© DR | Moussa Diallo, malien représentant le Danemark, ce samedi 29 juin 2024 au TNA lors de la 3e soirée du 24e festival européen de la musique

 

Le trio « Moussa Diallo Trio » est un groupe mené, comme son nom l’indique, par Moussa Diallo, chanteur et bassiste, originaire du Mali, accompagné, du guitariste danois, Preben Carlsen, et du percussionniste d’origine gambienne, Salieu Dibba.

Un trio qui, de par sa composition, « crée des liens entre différentes cultures », dira à ce propos la représentante de l’ambassade du Danemark en Algérie, chargée des affaires culturelles.

Et c’est des rythmes purement africains, avec une touche de modernité, les mêlant à des sonorités du jazz ou du blues, avec des paroles généralement en bambara, dialecte malien, qui ont été proposé par le trio au public.

La culture malienne est omniprésente dans les chansons de Moussa Diallo. Il y a entre autres « la danse du baobab », une danse où les uns et les autres vont « se diffèrent de leurs identités respectives », dira Moussa, pour que tous soient « pareils ».

Le « Trio » a également interprété une chanson blues. Cette musique américaine dont les origines remontent jusqu’au continent africain, comme l’a expliqué le leader du groupe.

Moussa Diallo a rappelé, à cet effet, le documentaire sorti en 2004, de Martin Scorsese, portant le titre « Du Mali au Mississipi », qui retrace les origines du blues et qui a conduit le réalisateur américain jusqu’à la région Ouest-africaine.

« Il était ébloui par la musique malienne. Il avait trouvé énormément de similitudes avec le blues américain », dira Moussa Diallo à propos de Scorsese.

Le chanteur malien a également interprété une chanson dans laquelle il évoque la tolérance. « Le Mali a vécu des moments très difficiles. Il y a des pays déstabilisés à cause de gens qui ont des idéologies qui sont de travers. Je sais que l’Algérie a vécu des moments comme ça aussi », a-t-il lancé avant d’entamer sa chanson.

En somme, Moussa Diallo, même s’il vit au Danemark, reste fondamentalement très attaché à son pays et au continent africain d’une manière générale.

Tout en mettant en relief cette musique africaine, d’où est parti le blues, il chante aussi l’amour de la vie et de la tolérance.

A noter, en dernier lieu, que c’est Kari Ikonen Trio Al-Qantara (Finlande) et Kimyan Law (Autriche) qui vont se produire aujourd’hui, quatrième jour du Festival.

Organisé par la délégation de l’Union européenne en Algérie, le thème de cette 24e édition est « Europ’Africa ».

Le Festival va se poursuivre jusqu’au 3 juillet prochain. 

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