Le secrétaire national chargé de l’analyse et de la stratégie politique, au front des forces socialistes (FFS), Samir Bouakouir, a publié, jeudi 7 septembre 2023, un texte dans lequel il donne son avis sur l’affaire dite Khaled Nezzar, plus précisément sur la décision prise par le Ministère public de la Confédération suisse, le 29 août dernier, du renvoi du dossier de l’ex-ministre de la défense devant le Tribunal pénal fédéral.
Dans la contribution en question Bouakouir estime que « quelque soient les erreurs politiques commises dans un passé récent, parfois aux conséquences dramatiques, par certains hauts responsables militaires, cela doit demeurer une affaire exclusivement algéro-algérienne ».
« Dans ce contexte extrêmement dangereux pour notre sécurité nationale, où l’on assiste à un déchaînement sans précédent des forces hostiles à notre pays, ciblant de façon continue et méthodique l’Institution militaire, il appartient à tous les patriotes, y compris ceux de l’opposition, d’avoir une attitude ferme, ne laissant planer la moindre ambiguïté, en refusant et en condamnant toutes les tentatives, sous quelques prétextes que ce soit, d’ingérence dans nos affaires internes », avait-il ajouté.
Un texte qui, apparemment, a provoqué l’ire des membres du Conseil national basés dans l’immigration, au nombre de six, qui ont adressé un courrier, daté du 11 septembre 2023, au Premier Secrétaire national du parti, Youcef Aouchiche, et le Président du Comité collégial d’éthique (CCE), Djamel Baloul, dans lequel ils réclament des « sanctions disciplinaires » à l’encontre de Bouakouir, estimant, entre autres, que ses déclarations, lorsqu’il a utilisé la formule « erreurs politiques », par rapport au contexte de l’époque, est en « contradiction » avec la ligne établie par feu président Hocine Aït Ahmed. De plus, cela, ajoutent les signataires de la lettre qui y voient un « recentrage idéologique », va « à l’encontre de l’ADN politique du FFS et de son projet politique défendu durant les années 1990 ».
Réagissant probablement à cette lettre et à certains commentaires qui lui ont été postés sur les réseaux sociaux, Samir Bouakouir a affirmé que certains « ont cru comprendre, ou laisser comprendre et entendre » qu’il « faisait allusion à la répression et aux violations massives des droits de l’homme en pointant les –erreurs politique– commises par de hauts responsables militaires », alors qu’une « lecture honnête, objective et attentive » du post « aurait permis de relier l’expression –erreur politique– à la décision politique d’interrompre le processus électoral ». « Le remède a été pire que le mal, disait à l’époque Hocine Ait Ahmed à propos d’une décision politique qui a permis l’exploit de donner des arguments démocratiques à un mouvement d’essence totalitaire », a encore écrit Bouakouir, qui a ajouté : « Je refuse, comme l’a affirmé récemment le Premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, toute immixtion dans les affaires internes de notre pays, sous quelques prétextes que ce soit ! ».
Le FFS n’a pas voulu s’exprimer sur cette polémique, jugeant probablement que c’est un débat interne, même si les écrits de Bouakouir sont publics et la lettre adressée par les membres du CN basés dans l’immigration a fuité. Contacté par nos soins, un responsable du parti nous a affirmé qu’il n’était pas au courant de l’existence de ladite lettre. En tous cas, il est clair que le débat autour des événements vécus durant les années quatre-vingt dix sont toujours passionnés et tendus.