Fin de fonction pour le MAE tunisien : Les conséquences de l’affaire Bouraoui ?

Le ministre des affaires étrangères tunisien, Othman Jerandi, a été démis de ses fonctions par le président Kais Saied, ce mardi 7 février, au lendemain de l'"incident diplomatique" provoqué par le départ en France, à partir de l'aéroport de Tunis, de la militante politique algérienne Amira Bouraoui.

Le timing de ce limogeage qui coïncide avec l’incident provoqué par l’arrestation de la militante politique algérienne, Amira Bouraoui, sa tentative d’extradition vers l’Algérie et l’intervention des autorités françaises pour la « rapatrier » en Hexagone, pousse certains à faire le lien de cause à effet entre les deux évènements.

En effet, certains tentent d’expliquer le limogeage du ministre des affaires étrangères tunisien comme une sanction pour sa gestion de cette « crise ». Une analyse un peu tirée par les cheveux, puisqu’il aurait été difficile pour les autorités tunisiennes de justifier l’extradition vers l’Algérie, de Mme Bouraoui qui est également détentrice de la nationalité française. Une extradition qui aurait pu facilement se faire si la militante n’avait pas été binationale.

L’affaire Amira Bouraoui est-elle à l’origine du limogeage du MAE tunisien ?

Cette hypothèse est mise à mal lorsque l’on sait qu’il s’agit du troisième remaniement partiel opéré par le président de la République tunisienne, Kais Saied, au sein du Gouvernement Bouden, depuis le début de l’année. C’est dire le peu de stabilité dont bénéficie le gouvernement tunisien. Mais Othman Jerandi, est le premier ministre régalien à être remplacé. Un premier remaniement a été opéré le 7 janvier 2023, avec le remplacement de la ministre du Commerce et du développement des exportations, 23 jours plus tard, c’est au tour des ministres de L’Éducation et de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche d’être remplacés, lors d’un deuxième remaniement partiel. C’est dire le peu de stabilité dont jouit le Gouvernement Bouden, dans un contexte politique très tendu et marqué par une crise politico-économique qui s’est traduite par une abstention record lors des deux tours des élections législatives souhaitées par Kais Saied.

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