France : Macron écarte l’option d’un gouvernement de gauche et entame de nouvelles consultations

Après avoir catégoriquement rejeté le scenario d'un gouvernement de gauche, Emmanuel Macron a ouvert ce mardi 27 août 2024 un « nouveau cycle de consultations » pour trouver enfin un Premier ministre à la France, dans un climat politique de plus en plus tendu.
© DR | Le président Français Emmanuel Macron a accepté la démission du Gouvernement le 16 juillet 2024 mais ce dernier este en charge des affaires courantes

Le président français Emmanuel Macron a exclu hier, lundi, l’option d’un gouvernement de gauche, au nom de la « stabilité institutionnelle », et annoncé à partir d’aujourd’hui de nouvelles consultations « avec les responsables des partis » et des « personnalités », selon un communiqué de l’Elysée.

Il a exhorté socialistes, écologistes et communistes à « coopérer avec les autres forces politiques », sans nommer La France insoumise (LFI) avec laquelle ces derniers ont formé l’alliance de gauche du Nouveau front populaire (NFP), arrivé en tête des élections législatives mais sans majorité absolue à l’Assemblée nationale.

A l’issue d’une première série de consultations depuis vendredi avec les partis politiques, M. Macron écarte l’option d’un gouvernement « sur la base du seul programme et des seuls partis » du NFP. Un tel exécutif « serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale » et « la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option », écrit la présidence.

Aussitôt, le dirigeant de LFI Manuel Bompard a dénoncé, sur la chaîne BFMTV, « un coup de force antidémocratique inacceptable ».

La France insoumise, membre de l’alliance de gauche avec les socialistes, les écologistes et les communistes, a appelé à manifester contre « le coup de force d’Emmanuel Macron » le 7 septembre.

Olivier Faure, le leader du parti socialiste, a annoncé qu’il ne se rendrait pas au palais présidentiel de l’Elysée pour les nouvelles consultations, dénonçant une « parodie de démocratie ».

« On ne va pas continuer ce cirque », a renchéri l’écologiste Marine Tondelier, tandis que le communiste Fabien Roussel promettait que la gauche continuerait à « se battre » et appelait les Français à se mobiliser.

Ainsi, à la veille de l’ouverture des Jeux paralympiques et à quelques jours de la rentrée scolaire, la France est toujours gouvernée par un exécutif démissionnaire, et ce depuis maintenant plus de 40 jours, du jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Arrivée en tête des législatives de juillet, la coalition de gauche ne dispose pas d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Mais les deux autres blocs du camp présidentiel et de l’extrême droite sont encore moins bien lotis, rendant la recherche de compromis extrêmement complexe.

Le chef de l’Etat n’a plus beaucoup de temps pour choisir un Premier ministre, puisqu’un budget doit être présenté le 1er octobre à l’Assemblée.

Avec AFP

AD-300-X-250