L’ancien Président français Nicolas Sarkozy sera jugé, ce lundi, pour corruption dans le cadre de l’affaire « des écoutes », ou il est accusé d’avoir tenté d’obtenir auprès d’un magistrat des informations secrètes sur une autre affaire le concernant, a rapporté ce lundi l’AFP.
Il s’agit là d’un procès inédit dans l’histoire de la cinquième République française ou un ancien chef d’État comparaît pour corruption. Le procès de Nicolas Sarkozy, ainsi que ses co-prévenus, en l’occurrence son avocat Thierry Herzog et l’ex-haut magistrat Gilbert Azibert, s’ouvrira ce lundi 23 novembre au tribunal correctionnel de Paris et devrait durer trois semaines.
Pour Nicolas Sarkozy, il s’agit d’un « scandale qui restera dans les annales« , et promet d’être »combatif » face aux accusations retenus à son encontre.
Notons, par ailleurs, que la dite affaire (écoutes) est en rapport avec un autre dossier judiciaire qui menace l’ancien chef d’Etat. Il s’agit en effet de soupçons de financement libyen qui auraient pu alimenter sa campagne pour la présidentielle de 2007, selon l’AFP.
Suite à quoi, les magistrats avaient prit la décision, en septembre 2013, de placer l’ancien Président sur écoute, et ont découvert, début 2014, qu’il utilisait une ligne secrète, sous le pseudonyme de «Paul Bismuth», dans le but de communiquer avec son avocat Thierry Herzog.
Se référant a l’accusation, quelques-uns de leurs échanges téléphoniques ont levé le voile sur « l’éventuelle existence d’un pacte de corruption« . Nicolas Sarkozy a, par l’intermédiaire de Me Herzog, voulu apporter un « coup de pouce » à l’ancien haut magistrat, M. Azibert afin de l’aider à obtenir un poste dans la Principauté de Monaco, qui soit dit en passant n’a jamais obtenu.
Compte tenu des preuves accablantes obtenus par le parquet, ce haut magistrat a fourni des informations, couvertes par le secret professionnel, sur une procédure engagée en Cassation par M. Sarkozy en marge d’un autre dossier (affaire Bettencourt), et a tenté d’influer sur ses collègues.
Pour rappel, un autre procès attend Nicolas Sarkozy au printemps, celui de l’affaire Bygmalion sur ses frais de campagne pour l’élection présidentielle de 2012 qu’il avait perdue aux profits du socialiste François Hollande.
Auparavant, son prédécesseur, l’ex président, Jacques Chirac, avait lui été jugé puis condamné en 2011 pour cause de « détournement de fonds publics« . Seulement M. Sarkozy reste le premier chef d’État accusé de corruption.