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Gaid Salah s’exhibe en chef de l’Etat

Le général Ahmed Gaid Salah, chef de corps d’armée, a prononcé un discours aujourd’hui 23 avril, en marge de sa visite à la première région militaire, dans lequel il s’adresse au peuple comme un chef de l’Etat. Il a même critiqué les partis de l’opposition et les personnalités qui ont boycotté la conférence organisée hier par Abdelkader Bensalah, qui était d’ailleurs un vrai fiasco. Il a notamment mis en garde contre « ce phénomène étrange qui consiste à empêcher les responsables d’accomplir leurs missions ».

 
Ahmed Gaid Salah a commencé son allocution par critiquer « certaines voix qui ne veulent aucun bien à l’Algérie, appelant à l’entêtement et l’acharnement à maintenir les mêmes positions préétablies, sans tenir compte de tout ce qui a été réalisé ».
Faisant allusion aux partis de l’oppositions et les personnalités politiques qui appellent à la poursuite du mouvement populaire, le chef des armées dénonce « le rejet de toutes les initiatives et le boycotte de toutes les démarches, y compris l’initiative de dialogue qui est censée être un des mécanismes civilisées qu’il y a lieu de valoriser, notamment dans ces circonstances particulières que vit notre pays ».
Gaid Salah met en grade contre « des conséquences néfastes sur l’économie nationale », car selon lui, « si la situation perdure davantage elle aura des conséquences néfastes sur l’économie nationale et sur le pouvoir d’achat des citoyens, surtout que nous sommes à la veille du mois sacré de Ramadhan ».

VIOLENCE

Alors que le mouvement populaire rejette toute initiative émanant de l’ancien régime, et au moment ou le mouvement populaire montre semaine après semaine que les citoyens qui envahissent les rues sont pacifistes et sont contre la violence, même après la tentative de répression au 7e vendredi, le général major insiste sur la nécessité d’aller vers « l’élection du nouveau président de la République, qui aura la légitimité requise pour satisfaire le reste des revendications populaires légitimes »car pour lui « ces positions obstinées œuvrent à entrainer le pays vers le piège du vide constitutionnel et le faire entrer dans la spirale de la violence et de l’anarchie, ce que refuse catégoriquement, à la fois, tout citoyen dévoué à sa patrie et l’Armée Nationale Populaire ».
Il reconnait de même  que les citoyens sont pacifistes et il les appelle « à faire preuve davantage de prudence et de précaution afin que vos marches préservent leur aspect pacifique et civilisé et ce, en œuvrant à les encadrer et les organiser en vue de les prémunir de toute infiltration ou dérapage, comme fut le cas durant les marches du vendredi passé, qui se sont caractérisées par le calme et la sérénité, déjouant ainsi comme à l’accoutumée, tous les plans ciblant la sécurité et la stabilité de notre patrie ».

bombes à retardement

Comme fut la tradition dans ces discours ces derniers temps, Ahmed Gaid Salah ne rate pas l’occasion pour parler « d’un plan malveillant pour mener le pays à l’impasse, dont les prémices remontent à 2015 » date de limogeage du général Mohamed Mediene dit Toufik, que Gaid Salah met en garde presque dans tous ces messages ces derniers jours.
« En effet, nous avons pu recueillir des informations avérées faisant état d’un plan malveillant pour mener le pays à l’impasse, dont les prémices remontent à 2015, lorsque les trames et les visées du complot ont été révélées. Nous œuvrons sereinement et avec patience à démanteler les bombes à retardement qu’ont implantées ces corrompus et corrupteurs dans les différents secteurs et structures vitales de l’Etat ».

Appareil de la justice

Le Général de Corps d’Armée n’a pas hésité à rappelé son appel à l’appareil judiciaire pour lutter contre la corruption. Cette institution est censée travailler en toute liberté et indépendance comme le réclame le club des magistrats sorti manifester devant le ministère de la justice pour dénoncer les pressions qui s’exercent sur eux, notamment par des « oligarques très proches de l’ancien cercle présidentiel dirigé par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika ».
Il précise que : « j’ai appelé l’appareil de la justice, dans mes interventions précédentes, à accélérer la cadence des poursuites judiciaires concernant les affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics et de juger tous ceux qui ont pillé l’argent du peuple ». Il félicite et valorise « la réponse de la justice quant à cet appel qui représente un volet important des revendications légitimes des algériens, ce qui permettra de rassurer le peuple que son argent pillé sera récupéré par la force de la loi et avec la rigueur requise ».
phénomène étrange
Et pour conclure son allocution sur une note 100%  politique, il met « en garde contre ce phénomène étrange qui consiste à l’incitation à entraver l’action des institutions de l’Etat et d’empêcher les responsables d’accomplir leurs missions. Ce sont là des comportements contraires aux lois de la République que ne peut accepter le peuple algérien jaloux des institutions de son pays et que ne peut tolérer l’Armée Nationale Populaire, qui s’est engagée à accompagner ces institutions conformément à la Constitution ».
Faisant des éloges à certains « responsables honnêtes de l’Etat », il avertis de « ne pas tomber dans le piège de la généralisation et de se garder de faire des préjugés concernant l’intégrité et le dévouement des cadres de l’Etat, qui comptent parmi eux, beaucoup de cadres honnêtes, intègres et loyaux, qui veillent à garantir la continuité des institutions de l’Etat et assurer le bon fonctionnement des affaires publiques au service de la nation et des intérêts des citoyens ».
En résumé, le général du corps des armées a évoqué plusieurs questions politiques, et surtout, il insiste sur le fait de rester dans le cadre constitutionnel, et indirectement, demande aux algériens d’accepter et maintenir l’élection présidentielle sous menace d’une crise économique à la veille du mois de Ramadhan.
La rue n’est pourtant pas acquise pour le général Gaid Salah, car qu’aujourd’hui, des milliers d’étudiants ont battu le pavé dans plusieurs wilayas du pays. Contrairement aux marches précédentes, les étudiants demandent cette fois-ci le départ de tout le système, y compris le Général Ahmed Gaid Salah.

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