Gaza : Israël accepte de faire des « pauses » quotidiennes de quatre heures, selon Washington

Joe Biden faisait pression sur Benyamin Netanyahou pour des pauses humanitaires afin de permettre à la population civile palestinienne de fuir les combats depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Le bombardement du camp de réfugiés Maghazi, à Gaza, le 4 novembre 2023
© DR | Le bombardement du camp de réfugiés Maghazi, à Gaza, le 4 novembre 2023

Israël a accepté de mettre en place à partir de ce jeudi 9 novembre des « pauses » quotidiennes dans le nord de la bande de Gaza, a annoncé la Maison-Blanche. L’armée israélienne « va commencer à faire chaque jour des pauses de quatre heures dans certaines zones du nord de la bande de Gaza, qui seront annoncées trois heures à l’avance », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. « Les Israéliens nous ont dit qu’il n’y aurait pas d’opérations militaires dans ces zones pendant la durée de la pause (et) que ce dispositif démarrait aujourd’hui », jeudi, a-t-il ajouté.

Joe Biden a assuré avoir plaidé auprès du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou lors d’un appel pour « une pause plus longue que trois jours ». Le président américain a toutefois estimé qu’il n’y avait « aucune possibilité » de cessez-le-feu à Gaza, s’adressant à des journalistes avant son départ pour l’Illinois (nord).

Pourparlers entre Israéliens, Qataris et Américains à Doha

Les chefs des services de renseignement israéliens et américains ont discuté avec les responsables qataris à Doha d’une « éventuelle trêve humanitaire » dans la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza, a déclaré ce jeudi un responsable au fait des pourparlers.

Le directeur de la CIA, Bill Burns, et le chef du Mossad, David Barnea, « sont tous deux à Doha pour des négociations trilatérales avec les Qataris afin de régler les détails d’une éventuelle trêve humanitaire qui verrait la libération des otages et davantage d’aides entrant à Gaza », a dit à l’AFP ce responsable, sous couvert de l’anonymat. « Les pourparlers ont bien progressé vers un accord. »

Conférence humanitaire à Paris : Macron appelle à « oeuvrer à un cessez-le-feu »

« Œuvrer à un cessez-le-feu » : le président Emmanuel Macron organisait ce jeudi une « conférence humanitaire » pour tenter de débloquer l’aide vers Gaza, constamment bombardée par Israël depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, sans grande avancée en l’absence du gouvernement israélien et de hauts dirigeants arabes.

Israël continue de pilonner Gaza, poussant des dizaines de milliers de civils vers le sud du territoire palestinien assiégé. Un responsable militaire israélien a assuré qu’il n’y avait « pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza », tout en reconnaissant de « nombreuses difficultés » pour les civils palestiniens.

« C’est à la protection des civils qu’il nous faut travailler. Il faut pour cela une pause humanitaire très rapide et il nous faut œuvrer à un cessez-le-feu », a déclaré le chef de l’Etat français devant les représentants d’une cinquantaine de pays et d’organisations humanitaires. Si Israël a « le droit de se défendre et le devoir de protéger les siens », son gouvernement a aussi « une éminente responsabilité […] de respecter le droit et protéger les civils ».

Annoncée à la hâte la semaine passée, la conférence réunissait en majorité des représentants de second rang, en l’absence du gouvernement israélien. Les pays qui ont participé à la conférence humanitaire ont annoncé de nouveaux engagements d’aide dépassant un milliard d’euros, a annoncé la présidence française.

« Les chiffres des engagements pris lors de la conférence sont encore en train d’être consolidés mais il est certain que le milliard d’euros sera dépassé », a dit l’Elysée. Une grande partie de cette aide servira à répondre aux besoins de l’ONU pour aider la population de Gaza et de Cisjordanie, estimés à 1,2 milliard de dollars jusqu’à fin 2023

Mais aucune promesse n’a de sens sans la possibilité pour les camions d’aide de pénétrer dans la bande de Gaza. Et les organisations humanitaires, représentées en force, ont dénoncé l’impossibilité d’apporter de l’aide tant que se poursuivent les bombardements sur Gaza.

Gaza : reprise des évacuations d’étrangers et de blessés vers l’Egypte

Le terminal de Rafah qui relie la bande de Gaza à l’Egypte a rouvert ce jeudi pour permettre l’évacuation d’étrangers, de binationaux et de blessés bloqués dans le territoire palestinien pilonné par Israël depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, a indiqué un responsable palestinien.

« Le passage de Rafah a rouvert pour transférer les blessés, les détenteurs de passeports étrangers et permettre aux camions d’aide d’entrer », a indiqué à l’AFP un responsable de l’administration des points de passage du gouvernement du Hamas, mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

Les évacuations débutées le 1er novembre avaient été suspendues, pour la seconde fois, mercredi en raison du refus d’Israël d’approuver la liste de blessés qui devaient être évacués, transmise par les autorités du Hamas à l’Egypte. Le terminal avait déjà été fermé les 3 et le 4 novembre pour les mêmes raisons.

Une offensive « plus ciblée » d’Israël à Gaza est « vitale »

Une offensive « plus ciblée » d’Israël à Gaza est « vitale », a affirmé mercredi l’influent sénateur démocrate américain Chris Murphy, dans un entretien à l’AFP. « Je pense que le nombre de civils tués est trop élevé et qu’une offensive plus ciblée serait importante et vitale », a déclaré l’élu, membre de la commission des Affaires étrangères du Sénat.

Dans la bande de Gaza, 10 569 personnes, en majorité des civils incluant 4 324 enfants, ont été tuées par les bombardements israéliens, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, un bilan qu’aucune source indépendante n’est pourtant en mesure de vérifier. Avec une vingtaine de ses pairs, le sénateur Chris Murphy a adressé mercredi une lettre au président américain Joe Biden, le chef de son parti, exhortant Israël à « respecter les lois de la guerre » et à « apprendre des erreurs » des Etats-Unis en matière de « lutte contre le terrorisme ».

Netanyahou rejette de nouveau tout cessez-le-feu sans libération des otages

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a de nouveau rejeté mercredi tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza sans la libération des otages retenus par le Hamas, sur fond d’informations sur une médiation du Qatar pour une trêve humanitaire. « Je voudrais écarter toutes sortes de rumeurs vaines qui nous parviennent de toutes parts, et répéter clairement une chose : il n’y aura pas de cessez-le-feu sans la libération de nos otages. Tout le reste est futile », a déclaré Benyamin Netanyahou lors d’une rencontre avec des représentants des colons de Cisjordanie, selon un communiqué de son bureau.

Une source proche du Hamas à Gaza a indiqué à l’AFP que le Qatar menait une médiation pour libérer 12 otages, dont six Américains, en échange « d’une trêve humanitaire de trois jours ».

Des médicaments et du matériel livré au principal hôpital de Gaza

Une cargaison de fournitures médicales et de médicaments est parvenue à l’hôpital Al-Shifa dans le nord de la bande de Gaza, ont indiqué mercredi soir les Nations Unies, avertissant toutefois qu’il en fallait davantage. « Bien que bienvenues, les quantités que nous avons livrées sont loin d’être suffisantes pour répondre aux immenses besoins de la bande de Gaza », assurent Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, et Tedros Adhanom Ghebreyesus, son homologue de l’OMS.

Ils ont décrit les conditions « désastreuses » dans lesquelles fonctionne l’hôpital. Les médecins sont contraints d’opérer dans les couloirs, à même le sol ou en plein air, « alors que les patients endurent des douleurs atroces et inutiles en raison de la pénurie de médicaments et d’anesthésiques ».

Les Etats-Unis frappent un site lié à l’Iran en Syrie

Les Etats-Unis ont frappé mercredi une « installation de stockage d’armes » en Syrie liée, selon eux, à l’Iran, en réponse à des attaques contre le personnel américain, a déclaré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. Les attaques contre les sites américains se sont multipliées en Syrie et en Irak dans le contexte de la guerre à Gaza, les Etats-Unis ayant apporté leur soutien militaire à Israël.

« Les forces militaires américaines ont mené une frappe d’autodéfense sur un site dans l’est de la Syrie utilisée par le Corps des gardiens de la révolution islamique et des groupes affiliés », a précisé le chef du Pentagone dans un communiqué.

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