Le 9 octobre dernier, un ministre du gouvernement israélien dirigé par Benyamin Nétanyahou, avait qualifié les Palestiniens d’« animaux ». « Nous imposons un siège total contre la ville de Gaza. Il n’y a pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant. Tout est fermé. Nous combattons les animaux humains et nous agissons en conséquence », avait déclaré le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, par conséquent chef du cabinet de guerre actuellement, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.
Des propos qui ont même fait réagir plusieurs ONG, à l’image de « Human Rights Watch (HRW » qui a estimé que de telles déclarations sont « une invitation à commettre des crimes de guerre ». Et justement, des crimes de guerre ont été commis à Gaza, (une autre ONG, Amnesty International, dit détenir des éléments tangibles qui l’attestent).
Aujourd’hui, un autre ministre de ce même gouvernement, celui de l’Héritage, Amichay Eliyahu, a évoqué le possible recours à l’arme nucléaire.
Après que le ministre ait exprimé, sur une radio, rapporte l’AFP, son « insatisfaction » de l’ampleur des « représailles » d’Israël sur la bande de Gaza, le journaliste lui demande « si la solution serait à ses yeux de larguer une sorte de bombe nucléaire sur toute la bande de Gaza, la raser et tuer tout le monde ». Le ministre répond : « C’est une option ».
Des propos qui ont poussé le cabinet du premier ministre israélien à réagir en les qualifiant de « déconnectées de la réalité » et en suspendant le concerné de la participation aux réunions du gouvernement « jusqu’à nouvel ordre ». Peu après, et suite au tollé provoqué par ces propos, le ministre a affirmé sur X que sa « déclaration concernant l’arme atomique est métaphorique ». Ceci, alors que le mouvement palestinien Hamas a considéré, de son côté, que les propos du ministre Amichay Eliyahu reflète « le terrorisme pratiqué par le gouvernement israélien contre le peuple palestinien ».
Dans tous les cas de figure, cet énième dérapage d’un membre de l’exécutif israélien n’est pas loin de celui commis par le ministre de la Défense le 9 octobre dernier. Des propos qui renseigne sur l’état d’esprit des membres du gouvernement israélien, et du regard qu’ils portent sur les palestiniens qui, au moins de l’avis de ces deux ministres, ne devraient pas exister, l’un en les qualifiant d’animaux, l’autre en suggérant le recours à la bombe nucléaire. Un état d’esprit qui explique aussi la logique actuelle de l’armée israélienne qui a largué sur Gaza, depuis le 7 octobre dernier, c’est-à-dire en moins d’un mois, 25 000 tonnes d’explosifs, d’après l’ONG « Euro-Med Human Rights Monitor », faisant jusque-là plus de 9600 morts, près de 2300 dépouilles toujours sous les décombres, près de 27 000 blessés, 1,5 millions de déplacés et plus de 48 000 habitations complètement détruites. Et les choses risquent de s’aggraver encore avec ce soutien « inconditionnel » affiché par les puissances occidentales, Etats-Unis en tête, à un gouvernement dont les ministres tiennent de tels discours…