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Ghaza : Amnesty International réclame une enquête sur « les disparitions forcées et les traitements inhumains infligés aux détenus palestiniens » 

L’ONG Amnesty International s’est dite, dans un communiqué rendu public mercredi 20 décembre 2023, qu’elle était « vivement préoccupée par le sort réservé aux Palestiniens de la bande de Ghaza occupée détenus par les forces israéliennes, alors que des informations font état de disparitions forcées massives ».
© REUTERS | Un camion de l’armée israélienne transportant des détenus palestiniens dénudés, dans la bande de Ghaza, le 8 décembre 2023

Amnesty International rappelle, de prime abords, que « le 16 décembre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a déclaré avoir reçu de nombreuses informations inquiétantes du nord de Ghaza faisant état de détentions massives, de mauvais traitements et de disparitions forcées qui concerneraient des milliers de Palestiniens, dont des mineurs ».

L’ONG affirme que « des photos et des vidéos vérifiées » par son Laboratoire de preuves du programme Réaction aux crises « montrent le traitement inhumain et dégradant infligé par les forces israéliennes aux détenus à Beit Lahia, une ville du nord de Ghaza ». « On ignore toujours ce qu’il est advenu de nombre d’entre eux, ainsi que le lieu où ils se trouvent », ajoute-t-elle dans son communiqué.

« D’autres Palestiniennes et Palestiniens de la bande de Ghaza, dont des travailleurs ou des personnes détenant un permis d’entrer en Israël, ont également disparu », indique AI, précisant que « les autorités israéliennes ont confirmé la mort en détention d’au moins six Palestiniens, dont deux travailleurs de Ghaza en octobre et novembre ».

« Nous enquêtons actuellement sur les informations faisant état de disparitions forcées massives de détenus palestiniens par les forces israéliennes. L’armée israélienne doit révéler sans attendre le sort réservé à toutes les personnes qu’elle détient depuis le 7 octobre et le lieu où elles se trouvent, y compris Nidal al Waheidi et Haitham Abdelwahed, deux journalistes de Ghaza dont on est sans nouvelles depuis plus de deux mois. Les forces israéliennes doivent préciser les motifs d’arrestation et faire tout leur possible pour fournir des informations aux familles, d’autant que les coupures des télécommunications isolent les Ghazaouis les uns des autres et du reste du monde », a déclaré Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

« Nidal al Waheidi et Haitham Abdelwahed, deux journalistes de la bande de Ghaza occupée, ont été arrêtés par les forces israéliennes le 7 octobre alors qu’ils couvraient les attaques dirigées par le Hamas en Israël depuis le périmètre de la bande de Ghaza. Ils ont été vus pour la dernière fois au point de passage d’Erez entre la bande de Ghaza et Israël. Depuis, les autorités israéliennes, à savoir l’armée, la police et les services pénitentiaires, refusent de divulguer le lieu où ils se trouvent ou les motifs légaux de leur arrestation, ce qui équivaut à une disparition forcée », affirme l’ONG.

Des détenus « privés de leur dignité et déshumanisés en violation du droit international »

« Amnesty International est préoccupée par le sort des détenus de Ghaza, notamment à la lumière des photos et des vidéos authentifiées par son Laboratoire de preuves et diffusées ces dernières semaines, qui montrent des hommes palestiniens dévêtus et contraints de s’agenouiller par terre en sous-vêtements, les mains attachées, tandis que des soldats israéliens se tiennent au-dessus d’eux », a-t-elle ajouté.

« Ces hommes ont été privés de leur dignité et déshumanisés en violation du droit international. Rien ne justifie les moqueries ou les humiliations délibérées à l’égard des détenus. Le droit des détenus de ne pas être torturés ni traités de manière inhumaine ou dégradante est absolu et s’applique à tous, indépendamment d’une quelconque participation aux hostilités. La torture, les traitements inhumains, les disparitions forcées et les atteintes à la dignité de la personne commis dans des situations de conflit armé et d’occupation sont des crimes de guerre ; lorsqu’ils sont commis dans le cadre d’une attaque systématique ou généralisée contre des civils, ils s’apparentent à des crimes contre l’humanité », a déclaré Heba Morayef.

« Face aux scènes désolantes qui se déroulent à Ghaza, la communauté internationale doit condamner, ouvrir une enquête et adopter des mesures visant à prévenir la torture, les disparitions forcées et les crimes relevant du droit international. Le monde doit veiller à ce que de tels actes ne soient pas normalisés, mais reconnus comme un affront à l’humanité », enchaîne la responsable d’Amnesty International.

L’ONG rappelle en dernier lieu que « le 18 décembre, Haaretz a relaté plusieurs décès de détenus de Ghaza à la base militaire de Beersheba Airfield, où trois centres de détention, plus un autre récemment construit, peuvent accueillir jusqu’à 200 détenus chacun ». « D’après l’article de Haaretz, les détenus, dont des mineurs et des personnes âgées, ont les yeux bandés et sont menottés pendant la majeure partie de la journée », ajoute encore AI.

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