Israël a relâché lundi 90 détenus palestiniens quelques heures après que trois otages israéliennes ont été libérées par le Hamas, dans le cadre du cessez-le-feu entre l’armée israélienne et le mouvement palestinien dans la bande de Ghaza complètement dévastée par plus de 15 mois de bombardements israéliens.
La trêve est entrée en vigueur dimanche à 09H15 GMT avec près de trois heures de retard, le Hamas ayant tardé à fournir la liste des trois otages israéliennes devant être libérées le jour même. Le mouvement a fait état de « complications sur le terrain » et de « la poursuite des bombardements ».
En effet, l’armée israélienne ayant effectué des bombardements, faisant huit morts et plusieurs blessés, quelques heures seulement avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Ainsi, en fin d’après-midi, les trois otages avaient été remises par le Hamas au Comité international de la Croix-Rouge » à Gaza-ville (nord).
Israël libère 90 détenus palestiniens
Par la suite, peu après minuit lundi, l’Autorité pénitentiaire israélienne a libéré 90 détenus palestiniens.
Des centaines de personnes ont accueilli le passage des bus transportant les prisonniers sur une route de Beitunia menant à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, en brandissant des drapeaux palestiniens.
Ghaza, complètement dévastée
Pendant ce temps, dans la bande de Ghaza, des milliers de déplacés palestiniens ont pris la route au milieu d’un paysage apocalyptique pour rentrer chez eux.
Dans un communiqué lu par son porte-parole, « les brigades Ezzedine Al Qassam », a dit que la trêve dépendait du « respect des engagements » par Israël. Entre le début prévu de la trêve et son entrée en vigueur effective, Israël a mené des frappes à Ghaza qui ont tué huit Palestiniens, selon la Défense civile locale.
Annoncé mercredi dernier par les médiateurs – Qatar, Etats-Unis, Egypte -, l’accord ambitionne à terme, selon Doha, de déboucher sur la « fin définitive » de la guerre.
Selon ses termes, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens doivent être libérés dans une première phase de six semaines. En échange, les autorités israéliennes ont dit qu’elles libéreraient dans ce délai quelque 1.900 Palestiniens.
L’accord de trêve précise par ailleurs que 236 Palestiniens condamnés à perpétuité, devant être libérés dans le cadre de l’échange, seront exilés, essentiellement vers le Qatar ou la Turquie.
Entrée des premiers camions d’aides humanitaires
Quelques minutes après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, qui prévoit également une augmentation de l’aide humanitaire à Ghaza, l’ONU a annoncé l’arrivée des premiers camions d’aide.
Selon l’Egypte, l’accord prévoit « l’entrée de 600 camions d’aide par jour ». D’après un responsable égyptien, « 260 camions d’aide et 16 de carburant » étaient entrés en fin de journée dimanche.
« Nous essayons d’atteindre un million de personnes dans les plus brefs délais », a déclaré à l’AFP Carl Skau, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial.
Pendant la première phase de la trêve seront négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages, avant la dernière étape portant sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts en captivité.
Selon Joe Biden, la première phase comprend aussi un retrait israélien des zones densément peuplées à Ghaza.
Au moins 46.913 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées à Ghaza, depuis le 7 octobre 2023, selon les données du ministère de la Santé dans cette enclave.
Bombardé sans répit ni discernement par Israël pendant plus d’un an, et outre les quartiers complètement dévastés, le système de santé s’est effondré dans ce territoire palestinien.
L’Organisation mondiale de la santé a averti dimanche que le restaurer sera « une tâche complexe et difficile ».
Avec AFP