Gouvernement/front social : Et si le gouvernement ouvrait le dialogue?

Le gouvernement se retrouve dans une véritable impasse. Alors que le front social gronde de plus en plus fortement, l’exécutif reste aphone. Il ne propose presque aucune solution pour calmer la contestation qui prend de l’ampleur dans l’ensemble des secteurs de la fonction publique ; éducation, santé et autres…

Depuis le début de l’année en cours, la scène nationale vit, en effet, au rythme des grèves, rassemblement et sit-in. Plusieurs syndicats montent au créneau pour exiger la satisfaction, immédiate, de leurs revendications socioprofessionnelles. Les premiers à ouvrir la voie de la contestation, sont les médecins résidents. En colère depuis plusieurs mois, cette catégorie de médecins ne veulent plus reculer avant la satisfaction « entière » de leurs revendications, à savoir, la réduction de la durée du service civile, une meilleure prise en charge des médecins affectés à l’intérieur du pays, le droit à la dispense du service militaire et des salaires « décents »…

Timidement

Pour faire valoir leurs revendications, les médecins résidents ont engagé un vrai bras de fer avec les autorités. En grève générale depuis plus de deux mois, les contestataires ont même boycotté les examens de spécialité, synonyme de la fin de leur formation. Mais, face à cette détermination, le gouvernement agi timidement. Le ministère de la santé qui a tenté un dialogue avec les contestataires n’a pas réussi à contenir leur colère et à les convaincre de mettre fin à leur mouvement. Pis encore, l’intervention musclée de la police contre ce mouvement, en janvier dernier, a corsé la situation. Résultats : les contestataires continuent d’organiser des sit-in au CHU Mustapha Pacha et même de marcher sur l’APN.

Manière forte

Outre le mouvement des médecins, le secteur de l’éducation traverse aussi une crise, suite au déclenchement, depuis le 30 janvier dernier, d’une grève illimitée, à l’appel du CNAPESTE. Ce débrayage a poussé le ministère de l’éducation dans ses derniers retranchements. Femme connue pour son ouverture et son sens du dialogue, Nouria Benghabrit a perdu son sang froid et recoure à la manière forte pour contraindre les grévistes à suspendre leur mouvement : ponctions sur salaires et radiation des enseignants en débrayage. La méthode n’a pas été efficace, puisque le CNAPESTE maintient son mouvement et défie toutes les autorités qui ont usé de tous les moyens pour le dénigrer.

Autres temps, autres mœurs

Ces mouvements auraient pu être contenus, si l’exécutif disposait encore d’une manne financière importante. L’argent a toujours été son arme efficace pour maintenir la paix sociale. Autres temps, autres mœurs. L’embellie financière n’étant pas au rendez-vous, le gouvernement n’a plus que la répression pour continuer de gérer la contestation sociale. Car le dialogue n’est pas son point fort. En tout cas, la multiplication de la contestation sociale depuis le début de l’année, démontre les limites de la gestion par la rente…

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