Décidément les semeurs de la haine raciale qui enfoncent chaque jour des coups de poignard dans le dos de l’unité nationale bénéficient d’une haute protection. C’est la seule explication, face à la multiplication, et avec préméditation, de leurs attaques à connotation raciste contre la Kabylie et contre l’un des fondements de l’identité algérienne, Tamazight.
Après Naïma Salhi et ses sbires, la nouvelle recrue du clan des haineux, le sénateur Abdelouahab Benzaïm, c’est au tour d’Abdelkader Bengrina de récidiver une nouvelle fois en versant son fiel contre la Kabylie et contre Tamazight. En plein campagne électorale, celui qui a été promu, on ne sait par quel miracle au rang de partenaire du pouvoir en place, a commis un grave dérapage.
Le transfuge du MSP et ancien ministre de Bouteflika s’est attaqué violemment à la Kabylie à laquelle il impute toute la responsabilité de la décadence nationale. Bien sûr, il n’a aucun souci de l’avenir du pays. Mais, il l’utilise seulement comme un prétexte pour tenter de se débarrasser de cet os qui lui est resté en travers de la gorge, à savoir la Kabylie et Tamazight, devenu malgré lui et son clan intouchable dans la Constitution algérienne.
Intervenant devant des caméras de chaînes privées, comme on le voit sur une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, le sieur Bengrina s’est même permis de qualifier la langue et l’identité Amazigh de «chose».
« Le jour où une chose parmi les revendications de cette région (la Kabylie) a été satisfaite et introduite dans la Constitution– dans une référence à la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale (en 2002, après les émeutes du Printemps noir) – un de ceux qui se trouvent aujourd’hui en prison – allusion à Ahmed Ouyahia- a eu une discussion avec moi et je lui ai dit qu’en réalité vous êtes en train de négocier entre vous », dit-il, se prenant sérieusement pour une « personnalité » qui aurait été consultée sur un question d’une telle importance.
Abdelkader Bengrina ressort aussi son refrain nauséabond croyant qu’il pourrait attenter à la Kabylie en arguant qu’Ahmed Ouyahia avait l’esprit de la « dechra » (village) dans la gestion de l’Etat. « J’avais dit que le chef du gouvernement (de l’époque) était de la même région que ceux qui faisaient grève. Et je vous dis la vérité, mon domicile fait face au sien et chaque soir ils se retrouvent chez lui et se partagent les rôles « , dit-il, laissant entendre que la Kabylie a été privilégiée par Ouyahia et le régime de Bouteflika au détriment des autres régions du pays, notamment le Sud.
Cette nouvelle sortie qui pris pour cible la Kabylie a suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux. « Existe-t-il un vrai nationaliste au sommet de l’Etat pour mettre fin à ce danger public et raciste » , s’est indigné le député démissionnaire Khaled Tazaghart sur page Facebook, en publiant la photo du chef du parti islamiste, le mouvement El Binna.
Face à ce dérapage, aucun responsable au pouvoir et dans sa périphérie n’a réagi. La justice, dotée théoriquement d’une loi contre le discours de haine, n’a pas réagi non plus. Énigmatique! Mais, ce n’est pas étonnant, quand l’on sait, en 2019, un individu répondant au nom de Lakhdar Benkoula avait organisé, sous la protection des services de sécurité, un conclave intitulé « zéro Kabyle« .