Ils enclenchent une grève illimitée : Les magistrats se rebellent contre Belkacem Zeghamti

Le syndicat national des magistrats (SNM) se rebellent contre le ministre de la justice, Belkacem Zeghmati. Réuni aujourd’hui à Alger, le SNM décide d’enclencher une grève illimitée à partir de ce lundi pour dénoncer, selon un communiqué rendu public, la violation grave de l’indépendance de la justice et le piétinement des prérogatives du haut conseil de la magistrature par celui qui incarne le pouvoir exécutif.
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« Le SNM s’est réuni en session extraordinaire pour examiner les derniers développements qui ont concernés l’appareil judiciaire qui a révélé la volonté du pouvoir exécutif de ne pas respecter le principe de l’indépendance de la justice, comme l’a exprimé le peuple algérien et les magistrats eux-mêmes », explique le SNM dans son communiqué. Le syndicat s’attarde longuement sur la dernière décision du ministre de la justice, gardes des sceaux de procéder à un vaste mouvement dans le corps des magistrats qui porte sur la mutation d’environ 3000 juges. « La décision a été prise en un temps record par le ministre qui a profité du rôle formel du haut conseil de la magistrature.
Cela confirme clairement l’emprise de l’exécutif sur le pouvoir en Algérie », dénonce le SNM qui récuse aussi l’argument de « la lutte contre la corruption » avancé pour justifier cette décision. « Le 24 octobre dernier est jour noir dans l’histoire de la justice algérienne. Ce qui s’est passé vise à ébranlé le syndicat des magistrats notamment en raison de la mutation de deux tiers des membres de son conseil national et de son bureau exécutif qui jouisse d’une totale légitimité électorale », dénonce encore le SNM.
Pour le syndicat la campagne médiatique menée autour de cette décision pour la présenter comme une opération de lutte contre la corruption n’est que « de la poudre aux yeux et un mensonge de trop, car la problématique est plus profonde ». « Tout le monde sait que le problème de l’indépendance de la justice réside dans les textes et dans la pratique. Il est insensé de prétendre résoudre cette problématique par un carnage qui a touché les juges et leurs familles, à travers un mouvement irréfléchi et arbitraire qui intervient en violation du droit des magistrats à la stabilité sociale. (…) C’est pourquoi nous avons décidé d’entrer en grève à partir du 27 octobre prochain et jusqu’à la satisfaction de nos revendication », lit-on dans ce document.
En annonçant cette décision, le SNM réclame le gel du dernier mouvement dans le corps des magistrats, la révision immédiate des textes législatifs pour lever l’emprise de l’exécutif sur le pouvoir législatif et le traitement des revendications sociales exprimées par le passé. « Nous demandons au ministre de la justice de mettre un terme à ses agissements envers les magistrats qui ne sont pas un troupeau, en prétendant nettoyer le secteur », ajoute le SNM dans son communiqué.

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