« Après le temps sportif, vient le temps judiciaire ». C’est par ces propos que l’avocat au barreau de Paris, Nabil Boudi, a annoncé le dépôt d’une plainte, par Imane Khelif, pour « cyber harcèlement aggravé ».

La boxeuse algérienne, médaillée d’or à ces Jeux Olympiques dans sa catégorie (-66 kg), avait subi un lynchage sans pareille sur les réseaux sociaux.

Les attaques la visant, remettant entre autres en cause sa féminité, ont été relayées également par de très importantes personnalités à l’image de Donald Trump, Elon Musk ou même la première ministre italienne Giorgia Meloni.

L’IBA, la Fédération internationale de boxe, banni par le Comité international olympique (CIO) depuis l’année passée, et qui est à l’origine de cette polémique en décidant, en 2023, à la veille de la finale du championnat du monde, d’exclure Imane Khelif, avait, rappelons-le, récidivé le 6 août dernier en organisant une conférence de presse à Paris pour réaffirmer la « justesse » de sa décision.

Khelif s’est retrouvée, à son corps défendant, victime collatérale de cette bataille entre l’IBA et le CIO.

Même la Russie, pays auquel appartient le président de l’IBA, Umar Kremlev, s’est mise de la partie lorsque le représentant de la Russie aux Nations-unis a évoqué le 7 août le cas Imane Khelif. 

Une déclaration qui avait fait réagir le diplomate algérien, Toufik Koudri, qui a affirmé sur pace : « la boxeuse courageuse Imane Khelif est née fille, a vécu son enfance comme fillette et a pratiqué le sport en femme à part entière. Je réaffirme ici qu’il n’y a pas le moindre doute là-dessus, sauf pour qui porte un agenda politique dont on ignore les visées ».

Et c’est dans ce contexte que la plainte de Imane Khelif intervient.

« Après le temps sportif, vient le temps judiciaire. Tout juste médaillée d’or aux Jeux olympiques de Paris 2024, la boxeuse Imane Khelif a décidé de mener un nouveau combat : celui de la justice, de la dignité et de l’honneur. Madame Khelif a saisi le cabinet qui a déposé, hier, une plainte pour des faits de cyber harcèlement aggravé auprès du pôle de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris », a écrit samedi 10 août, l’avocat Nabil Boudi, dans un communiqué.

« L’enquête pénale déterminera qui a été à l’initiative de cette campagne misogyne, raciste et sexiste mais devra aussi s’intéresser à celles et ceux qui ont alimenté ce lynchage numérique », a-t-il ajouté, sans préciser la partie ou la personne qui est visée par cette plainte.

Pour l’avocat, « le harcèlement unique subi par la championne de boxe restera la plus grosse tâche de ces Jeux olympiques ».