« Nous tendrons la main de l’amitié à tout le monde, nous sommes tous des habitants de ce pays, nous devrions utiliser tout le monde pour le progrès du pays », a déclaré Massoud Pezeshkian, lors de sa première prise de parole depuis sa victoire, en remerciant ses sympathisants. Tout en affirmant sa loyauté à la République islamique, celui que les Iraniens appellent le « docteur » appelle à des « relations constructives » avec Washington et les pays européens, afin de « sortir l’Iran de son isolement ».
Cette présidentielle, organisée à la hâte après le décès du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère en mai, s’est tenue dans un contexte de mécontentement populaire, face notamment à l’état de l’économie, frappée par des sanctions internationales. Massoud Pezeshkian avait reçu le soutien de deux anciens présidents, le réformiste Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani.
Des pouvoirs limités pour ce président des « sans-voix »
Nul n’aurait initialement parié sur ce député de Tabriz, la grande ville du nord-ouest de l’Iran, lorsque sa candidature a été acceptée par le Conseil des gardiens avec cinq autres candidats, tous conservateurs. Ce père de famille, qui a élevé seul trois enfants après la mort de son épouse et d’un autre enfant dans un accident de voiture en 1993, se présente comme la « voix des sans-voix ».
Pour ce second tour, quelque 61 millions d’Iraniens étaient appelés aux urnes. La participation s’est établie à 49,8%. Des figures de l’opposition en Iran et au sein de la diaspora avaient appelé au boycott du scrutin, jugeant que les camps conservateur et réformateur représentent deux faces de la même médaille. L’élection devrait avoir des répercussions limitées, le président iranien n’ayant que des pouvoirs restreints. Celui-ci est chargé d’appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui est le chef de l’Etat.