Iran-Pakistan : la tension monte entre les deux pays, après des frappes réciproques

La tension entre l’Iran et le Pakistan suite aux frappes réciproques entre les deux pays ces derniers jours. Dans la nuit de jeudi le Pakistan a mené des frappes ayant pris pour cible des caches terroristes en Iran. Les deux pays s’accusent fréquemment de permettre à cades groupes armés d’opérer à partir de leurs territoires respectifs.
© DR | la tension monte entre l'Iran et le Pakistan après les frappes réciproques entre les deux pays

Deux jours après une attaque iranienne sur son territoire, le Pakistan a annoncé jeudi avoir mené dans la nuit des « frappes contre des caches terroristes » en Iran, qui ont fait au moins neuf morts selon la télévision publique iranienne.

Le Pakistan, seul pays musulman doté de l’arme nucléaire, et l’Iran sont tous les deux confrontés depuis des décennies à des insurrections larvées, le long de leur frontière commune.

Ces attaques réciproques surviennent au moment où le Proche-Orient est secoué par la guerre qui oppose le mouvement de la résistance palestinienne Hamas à Israël dans la bande de Gaza et les attaques des rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, contre des navires de commerce en mer Rouge.

« Ce matin, le Pakistan a mené une série de frappes de précisions, hautement coordonnées et spécifiquement ciblées, contre des caches terroristes dans la province du Sistan-Balouchistan », dans le Sud-Est de l’Iran, a annoncé dans un communiqué le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

« La mesure (…) a été prise au vu de renseignements crédibles sur d’imminentes activités terroristes à une large échelle », a-t-il justifié, affirmant qu’un « certain nombre de terroristes » avaient été tués.

Iran et Pakistan s’accusent mutuellement

La télévision publique iranienne a rapporté que l’attaque avait eu lieu dans un village proche de la localité de Saravan, au Sistan-Baloutchistan.

Les médias d’État iraniens ont cité un « responsable informé » disant que l’Iran demandait « une explication immédiate aux autorités pakistanaises ».

Iran et Pakistan s’accusent fréquemment de permettre à des groupes rebelles d’opérer à partir de leurs territoires respectifs pour lancer des attaques, mais il est rare que les forces de l’un ou l’autre de ces pays soient impliquées.

« Le Pakistan respecte complètement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République islamique d’Iran », a assuré le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

« Le seul objectif de l’action d’aujourd’hui (jeudi) était d’œuvrer à la sécurité du Pakistan et à notre intérêt national, qui sont primordiaux et ne peuvent pas être compromis », a-t-il ajouté.

Dans la foulée, Téhéran a convoqué le chargé d’affaires du Pakistan au ministère des Affaires étrangères « pour des explications », a relaté l’agence de presse iranienne Tasnim. La Chine, qui entretient des liens privilégiés avec Islamabad et Téhéran, s’est quant à elle dit prête à «jouer un rôle constructif pour apaiser la situation».

Téhéran avait mené mardi soir une frappe aérienne contre des « cibles terroristes » au Pakistan. Islamabad avait jugé mercredi « totalement inacceptable » et injustifiée cette attaque, qui avait causé la mort de deux enfants.

Selon des médias pakistanais, elle s’était produite près de Panjgur, dans le Sud-Ouest de la province du Baloutchistan (Ouest), où Pakistan et Iran partagent une frontière d’un millier de kilomètres.

Le Baloutchistan, province la plus grande, la moins peuplée et la plus pauvre du Pakistan, qui borde l’Iran et l’Afghanistan, est secoué par intermittence depuis des décennies par une rébellion séparatiste.

La province est riche en hydrocarbures et en minerais, mais sa population se plaint d’être marginalisée et spoliée de ses ressources naturelles.

En réponse, le Pakistan a rappelé son ambassadeur en Iran et décidé d’empêcher le retour de l’ambassadeur iranien, qui est actuellement dans son pays.

Avec AFP

 

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