Jil Jadid : « l’avant-projet de la loi sur les partis ne présage pas d’une ouverture démocratique »

Le parti Jil Jadid a estimé que « remplacer les partis politiques par une société civile légalement non concernée par la politique interpelle sur les intentions des autorités », d’autant plus que « l’avant-projet de la loi organique sur les partis ne présage pas d’une ouverture démocratique ». Concernant la situation au Sahel, Jil Jadid a exprimé « sa profonde inquiétude face à la dégradation politique et diplomatique dans la région ».
© DR | Sofiane Djilali, président du parti Jil Jadid

Jil Jadid a relevé, dans un communiqué rendu public aujourd’hui, et sanctionnant les travaux de la réunion de son conseil politique qui s’est tenue samedi 3 février 2024, « une marginalisation persistante et contre-productive de la vie politique ».

Le parti estime que « remplacer les partis politiques par une société civile légalement non concernée par la politique interpelle sur les intentions des autorités », d’autant plus que « l’avant-projet de la loi organique sur les partis ne présage pas, loin s’en faut, d’une ouverture démocratique ».

« Le danger d’une rupture de médiation entre la classe politique, y compris du pouvoir, avec le peuple peut entrainer une crise de confiance profonde à terme entre l’Etat et les citoyens », a-t-il ajouté, en précisant que « s’il est impossible de revenir au parti unique, il serait également irresponsable d’envisager des appareils politiques embrigadés pour servir en tant que faire-valoir ».

Jil Jadid a tenu à indiquer, à cet effet, que « les médias publics et privés ont perdu toute attractivité pour les citoyens, laissant ces derniers sous l’influence de médias orientées contre les intérêts nationaux et diffusants à partir de l’étranger ». « Seule une ouverture conséquente des canaux de communication peut rétablir une information crédible et pédagogique », a-t-il encore estimé.

Pour la formation politique présidée par Sofiane Djilali, « une politique de rassemblement des énergies nationales pour renforcer le front interne ne peut réussir que lorsque les autorités politiques accepteront le débat libre et une prise de responsabilité des différentes parties en toute conscience ».

Sur le plan économique, et tout en mettant en exergue le fait que « les autorités ont pu rétablir les grands équilibres macroéconomiques » et en estimant que « l’ouverture du capital des banques publiques dénotent d’une volonté de transparence dans le milieu financier », Jil Jadid considère que « le rôle excessif de la bureaucratie dans la décision économique est en train d’étouffer les initiatives et de nourrir l’esprit de la corruption dans les administrations ».

« Les erreurs d’application de lois répressives contre des opérateurs industriels et commerciaux doivent être recadrées », a-t-il ajouté à ce sujet.

« Profonde inquiétude face à la dégradation politique et diplomatique dans le Sahel »

Par ailleurs, au plan international, plus précisément par rapport au génocide à Ghaza, Jil Jadid a exprimé son soutien aux « initiatives de l’Algérie auprès du Conseil de Sécurité » et a relevé « le mérite historique du rôle de l’Afrique du Sud auprès de la Cour Internationale de Justice qui a rehaussé son prestige auprès des peuples du monde ».

Il a indiqué qu’« aujourd’hui, il est temps qu’un cessez-le-feu intervienne et qu’une véritable solution soit imposée pour la création d’un Etat Palestinien souverain ».

A ce titre, a affirmé le parti, « à part quelques pays courageux qui se sont élevés devant la barbarie israélienne, Jil Jadid est profondément heurté par l’indifférence totale voire une complicité des pays qui soutiennent aveuglément l’Etat raciste ».

En dernier lieu, pour ce qui est de la situation au Sahel, Jil Jadid a exprimé « sa profonde inquiétude face à la dégradation politique et diplomatique dans la région ».

« L’Algérie a toujours entretenu des relations fraternelles, de coopération et de soutien à ses voisins du Sud. Elle a déployé ses efforts pour concilier les populations de diverses ethnies au sein de leur pays en respectant et en favorisant leur stabilité. Le prolongement ethnique des populations à cheval entre nos pays ne peut laisser indifférent l’Algérie, pour sa sécurité et celle de ses voisins », a-t-il indiqué dans ce communiqué.

Il a estimé que « l’intervention de plusieurs pays aux intérêts divergents pourrait mettre à mal la stabilité et la sécurité des pays du Sahel dont les économies sont très fragiles ».

« Seule une véritable politique de co-développement, de coopération et de dialogue entre l’ensemble des pays de la région pourrait offrir une solution à l’instabilité sécuritaire, au sous-développement chronique et à la paupérisation des populations », a lancé en définitif Jil Jadid.

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