Et ce, a-t-il précisé, en veillant à « élargir ses bénéficiaires à l’ensemble des médias audiovisuels, électroniques et de la presse écrite, aussi bien publics que privés, afin que les médias nationaux puissent produire des contenus médiatiques de qualité ».
La suspension par l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA) de la diffusion des programmes de la chaîne Echourouk News TV, pour une durée de dix jours, en raison de la diffusion d’un contenu contenant « un terme raciste grave à l’encontre d’un groupe de migrants clandestins originaires de pays africains » rappelle, en effet, que beaucoup de choses restent à faire dans le secteur des médias en Algérie notamment pour ce qui est de la formation des journalistes.
L’idée de ce fonds remonte à plusieurs années. A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse de 2024, l’ancien ministre de la Communication, Mohamed Laagab, avait déjà évoqué sa relance.
Ainsi, il semble que l’idée, saluée par tous, fait son chemin. Sa mise en application serait salutaire, à plus d’un titre, pour un secteur qui fait face à d’énormes difficultés.
Si les médias audiovisuels semblent pouvoir s’en sortir, la presse écrite et les sites électroniques, eux, n’arrivent pas à mettre en place un modèle économique qui leur permet de survivre dans un environnement marqué par une consommation effrénée des réseaux sociaux devenus, pour beaucoup, une source d’information, concurrençant ainsi ces médias.
C’est dans ce sens que ce Fonds est attendu par les uns et les autres. Ceci est d’autant plus nécessaire que la loi sur la publicité, qui devrait établir des règles claires et transparentes pour la « distribution » de la manne publicitaire, autre moyen de soutenir les médias, n’a pas encore été promulguée, alors que beaucoup de textes, liés aux médias, l’ont été, dans le sillage de la promulgation du code de l’information en 2023.
Des textes qui, il faut le dire, ont pu régler certains aspects, comme c’est le cas avec la protection des droits des journalistes ou de la séparation du monde des médias avec celui des affaires.
Une protection qui doit, normalement, garantir également le droit à l’information, comme stipulé dans la constitution dans son article 54 qui énonce : « la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et électronique est garantie », en mettant l’accent dans le même article sur « le droit des journalistes d’accéder aux sources d’information dans le respect de la loi ».
Parce qu’offrir des moyens, y compris financiers, via le Fonds d’aide à la presse, la publicité ou autre, sans garantir ce « droit à l’information » inscrit dans la constitution, ne va pas contribuer à construire des médias forts même si cela va permettre éventuellement d’avoir des « entreprises » équilibrées sur le plan financier.
Et dans un contexte, régional et international, assez complexe, le pays a grandement besoin d’un secteur des médias forts et ce pour ne pas laisser le citoyen algérien consommer des médias étrangers, orientaux, occidentaux ou autres, qui, chacun, obéit à des intérêts, idéologies ou enjeux qui ne sont pas forcément ceux de l’Algérie.
Donc, chaque « 3 mai » nous rappelle que le chemin est encore long. Néanmoins, les potentialités existent pour faire évoluer ce secteur et le porter à la hauteur des attentes du pays et de la société. Pour peu que la volonté soit là aussi…