La ville de Bouira a été, aujourd’hui, le théâtre de violents affrontements entre les forces de police et des manifestants opposés à la venue du candidat à l’élection présidentielle, Ali Benflis, qui avait programmé un meeting au niveau de la maison de la culture, Ali Zamoum.
En effet, le rassemblement pacifique des centaines de citoyens opposés à la tenue de l’élection présidentielle du 12 décembre prochain a dégénéré en début d’après-midi. Selon des sources sur place, l’action a tourné à l’émeute vers 12h30. L’imposant dispositif policier mis en place a tenté de repousser les manifestants qui voulaient empêcher la tenue de ce meeting. L’usage de gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc par les force de police a suscité une réaction de certains manifestants qui riposté par des jets de pierres et autres projectiles. L’émeute a vite pris de l’ampleur, engendrant de nombreux blessés.
Selon la même source, les affrontements ont fait au moins 40 blessés qui ont été admis à l’hôpital Mohamed Boudiaf. « Un manifestant a perdu un œil après avoir reçu un bombe lacrymogène en plein visage. Un autre, percuté par un véhicule, a perdu une jambe. Cinq autres blessés très grave ont été évacués vers Alger », précise-t-on.
Une campagne sous surveillance policière
Ce n’est pas la première fois, depuis le début de cette campagne, qu’un candidat soit accueilli par des foules hostiles. Avant-hier, à Lakhdaria, toujours dans la wilaya de Bouira, c’est l’islamiste, Abdelkader Bengrina qui a été contraint à prendre ses jambes à son cou sous les cris de « dégage ! », d’une foule compacte d’opposants à la joute électorale du 12 décembre.
Les mêmes scénarios se sont produits partout où sont passés les cinq candidats, à commencer par Tlemcen, puis Adrar, Bordj Bou Arreridj, Batna, Tébessa, Oran, Guelma, Khenchela… Aucun des prétendants à cette élection, qualifiée de « coup de force », n’a échappé à la colère des manifestants qui tiennent à leur signifier le rejet des élections. Et la tension ne cesse de s’aggraver à mesure qu’approche ce scrutin. Ce qui justifie les appels des acteurs politiques et des organisations nationales à annuler cette échéance et ouvrir un sérieux dialogue pour parvenir à une solution idoine à la crise politique actuelle.