Les partenaires de la Tripartite ont ouvert la voie aux privatisations des entreprises publiques. Les trois partenaires ont signé ce matin, une charte, ouvrant ainsi la possibilité à des entreprises privées de prendre des participations dans des PME publiques.
« Nous faciliterons l’ouverture du capital des Petites et Moyennes Entreprises publiques dans le cadre de la législation en vigueur », a indiqué M. Ouyahia lors de cette réunion Gouvernement-Patronat-Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Le Premier ministre a assisté, ce samedi, à la signature de cet accord. C’est pour la première fois que le gouvernement accepte publiquement que des entreprises publiques puissent avoir des accords de partenariats ou d’associations avec des entités privées.
Sur le terrain cela a déjà commencé. Le patron des Patrons, Ali Haddad, le tout puissant président du FCE (Forum des chefs d’entreprises) est déjà associé avec une entreprise publique. Son entreprise, l’ETRHB (Entreprise des travaux routiers, hydraulique et bâtiment), est associée à l’entité publique Ferphos; une entreprise qui active dans le domaine de l’extraction, la transformation et la vente du phosphate. C’est l’un des premiers accords à être créé dans ce domaine.
Si ce contrat est le premier entre les entreprises algériennes, ce n’est pas le cas avec les entreprises étrangères. Le gouvernement a déjà accordé des partenariats entre des entreprises publiques et des sociétés privées étrangères. C’est le cas dans le domaine des hydrocarbures. Cette démarche est encore plus valable dans le secteur hôtelier ; plusieurs hôtels, appartenant à l’Etat, sont en effet gérés par des chaînes étrangères. Ce qui n’a jamais été fait avec des privés nationaux.
Cette démarche démontre que lorsque l’association est faite sur des bases saines, elle peut assurer des résultats positifs. Or, beaucoup d’indicateurs convergent vers un jeu peu fiable dans la nouvelle étape que le gouvernement entend ouvrir avec ses « partenaires » économiques : ces associations: “public-privé” vont apparemment ouvrir la voie à une privatisation déguisée des entreprises économiques publiques. Partant du principe “une privatisation bien menée peut être positive”, la manière avec laquelle certains patrons lorgnent sur certaines entreprises publiques reste néanmoins peu convaincante.
Les entreprises publiques étant en majorité très mal managées; en retard dans leurs domaines respectifs et en proie à des difficultés structurelles, elles restent donc en position de faiblesse face à des patrons qui ont, au moins, des chaînes de crédits à leur guise. L’Etat se disant « accompagnateur » du secteur « économique national, public ou privé », appuiera certainement l’acquisition de ce patrimoine par des patrons dont la réussite défie toute logique.
Ce qui ne va manquer de « choquer » le monde du travail est sans doute la propension de l’UGTA à accompagner, voir à cautionner, ce bradage qui ne dit pas son nom.