L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc

L’Algérie a annoncé ce mardi 24 août la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. L’annonce a été faite par le ministre des Affaires Étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse animée au Centre International des Conférences (CIC).

Cette décision intervient après que l’Algérie ait accusé publiquement le Maroc de soutenir le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK).

En effet, le gouvernement algérien avait conclu le 18 août dernier, à l’issue d’une réunion du Haut Conseil de Sécurité (HCS) que le MAK et le mouvement Rachad, déjà classées comme « organisations terroristes », sont à l’origine des « feux de forets ».

Le HCS ne s’est pas arrêté là. Il a aussi estimé que le MAK reçoit “le soutien de parties étrangères, notamment le Maroc et l’entité sioniste« . Ce qui a nécessité selon la Présidence algérienne, “l’intensification de la sécurité aux frontières marocaines” ainsi que “la reconsidération des relations” avec le Maroc.

Déjà perturbées depuis plusieurs années, les relations entre les deux pays ont été impactées davantage ces dernières semaines par une série d’évènements. La mi-juillet dernier, le représentant du Maroc au Nations Unies (ONU) a soutenu le “droit à l’autodétermination du peuple Kabyle”. Cette position a été considérée comme “une grave dérive” par l’Algérie qui a rappelé son ambassadeur et demandé des explications au Royaume Chérifien. Les relations ont été ébranlées davantage par le scandale “pegasus” qui révèle que le Maroc espionnait 6000 personnalités algériennes.

Le 31 juillet dernier, le roi du Maroc VI a appelé l’Algérie au dialogue, en plaidant pour la réouverture des frontières entre les deux pays. Mais même après les déclarations du Roi, d’autres évènements nocifs aux relations entre les deux pays se sont produits. Il s’agit notamment des déclarations du ministre israélien des Affaires Etrangères faites depuis Rabat et qui expriment l’inquiétude d’Israël quant au rôle de l’Algérie dans la région. Ces déclarations ont suscité la colère d’Alger qui a estimé que « c’est une fuite en avant suicidaire du Maroc ».

AD-300-X-250