La première devise numérique par capitalisation (cotée en continu, y compris le dimanche) a dépassé ce seuil aux alentours de 13H à Paris pour atteindre un plus haut de 80.116 dollars, avant de redescendre légèrement. Elle avait atteint jeudi la barre des 75.000 dollars, dépassant son record de mars dernier. Depuis les résultats de l’élection présidentielle américaine, son cours s’est envolé à l’unisson du dollar.
Les memecoins, devises numériques parodiques hautement volatiles, connaissent également un coup d’accélérateur, à l’image du dogecoin promu par le milliardaire Elon Musk, fervent soutien de Donald Trump.
Donald Trump, fervent défenseur du bitcoin
Donald Trump s’est en effet engagé durant sa campagne électorale à faire des Etats-Unis « la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies ». En se posant comme le chantre des cryptomonnaies, Donald Trump a pris le contrepied du gouvernement Biden, considéré comme partisan d’une régulation stricte d’un secteur controversé, qui échappe largement au contrôle des institutions.
Le « retour au pouvoir [de Trump] mettrait probablement l’accent sur la déréglementation, les incitations fiscales et les politiques économiques favorables aux investissements alternatifs, tels que le bitcoin », estime Nigel Green, chez deVere. Et d’ajouter que le précédent mandat du républicain « a été marqué par d’importantes réductions de l’impôt sur les sociétés, qui ont injecté des liquidités supplémentaires sur les marchés, favorisant ainsi l’investissement dans des actifs à forte croissance ».
« Son administration pourrait revenir sur certaines mesures de durcissement réglementaire de l’ère Biden et créer des initiatives telles qu’un »stock national stratégique de bitcoins » », favorisant l’investissement et l’innovation, ajoute John Plassard, analyste chez Mirabaud. Donald Trump a aussi juré de renvoyer Gary Gensler, patron d’un des gendarmes des marchés financiers, la SEC, et partisan d’une régulation ferme des cryptomonnaies.
Autre signe de son nouvel enthousiasme sur les monnaies numériques : durant sa campagne, Donald avait annoncé il y a quelques semaines la création de sa propre plateforme dédiée aux devises numériques : baptisée « World Liberty Financial », cette dernière a finalement connu courant octobre un lancement sans grand éclats.
Une année porteuse pour le bitcoin
En début d’année, le prix du bitcoin avait été porté par l’anticipation du « halving », un événement technique qui réduit tous les quatre ans environ l’offre de nouveaux bitcoins. Il consiste en la division par deux de la récompense en bitcoins accordée aux « mineurs », les utilisateurs qui contribuent au fonctionnement du jeton numérique en mettant à disposition leur puissance de calcul.
L’actif numérique doit également son ascension aux débuts d’un nouveau produit d’investissement sur le marché américain, un fonds indiciel (ETF) indexé sur le bitcoin, qui permet aux investisseurs de profiter des fluctuations du prix de cette cryptomonnaie sans en posséder directement. Depuis leur lancement le 11 janvier aux Etats-Unis, les douze fonds ETF adossés au bitcoin ont accumulé l’équivalent d’environ 68,51 milliards de dollars, soit environ 5% des bitcoins en circulation, selon le site SoSoValue.