Dans un communiqué rendu public, aujourd’hui, le porte-parole du club des magistrats, Saadeddine Marzouk, regrette d’abord les propos tenus, jeudi 31 octobre, par le garde des sceaux. Il lui rappelle, d’emblée, que le mouvement de grève des magistrats qui dure depuis une semaine a été massivement suivi. « L’adhésion au mouvement de grève oscille entre 96% et 98% ».
C’est donc l’écrasante majorité des magistrats qui ont répondu favorablement au mot d’ordre de la grève. Le ministre aurait dû reconnaitre ce fait au lieu de tenter de minimiser l’ampleur de la grève en parlant de quelques juges. Il s’agit là d’une tentative maladroite visant à nier les réalités », note le club des magistrats dans son communiqué. Sur la question de l’illégalité de la grève, le syndicat, non agréé, rappelle à Belkacem Zeghmati le contenu des conventions internationales qui n’excluent pas les juges du droit à la grève.
« Le contexte que traverse la pays en général et le secteur de la justice en particulier exige de dépasser la question de la légalité de la grève de la part d’un ministre dont la légitimité est discutable et qui est, de surcroit, membre d’un gouvernement désigné par des forces anticonstitutionnelles », lit-on dans ce document. Et d’ajouter : « La question de la légalité de la grève en ce moment de révolution populaire pacifique qui a ébloui le monde entier ne doit plus être posée ».
« La légitimité des révolutions fait tomber la légalité des procédures »
« Si l’on s’en tenait aux procédures figées, il n’y aurait pas eu une opposition du club des magistrats aux 5ème mandat et au prolongement de la quatrième mandature du président déchu ».
Selon le porte-parole du club des magistrats, « la légitimité des révolutions fait tomber la légalité des procédures. C’est universel ». Poursuivant, le club des magistrats renvoie le ministre à son passé de défenseur « de la révolution socialiste en vogue à l’époque du parti unique ». « Le club des magistrats a toujours brandi la bannière de l’indépendance de la justice face aux différents ministres de la justice qui ont tous défendu le parti unique et la révolution socialiste (Belkacem Zeghmati a intégré le secteur de la justice en 1981). Ces derniers sont restés fidèles à cette mentalité, croyant que les mêmes principes sont toujours de mise et que les magistrats sont des fonctionnaires, membres de la masse du prolétariat et que leur grève est un acte de traitrise et un crime », dénonce encore le club des magistrats.