Le colonel Youcef Khatib, commandant de la Wilaya IV historique, s’éteint à l’âge de 91 ans 

Le moudjahid, le colonel Youcef Khatib, commandant de la Wilaya IV historique, s’est éteint mercredi 25 octobre 2023, à l’âge de 91 ans. Il a été enterré, aujourd’hui, au carré des martyrs au cimetière d'El Alia à Alger. 
© DR | Le moudjahid, le colonel Youcef Khatib, commandant de la Wilaya IV historique

Le moudjahid, le colonel Youcef Khatib, dit « Si Hassan », commandant de la Wilaya IV historique, et président de l’association « Mémoire de la Wilaya IV historique », s’est éteint, hier, à l’âge de 91 ans.

Il a été enterré, aujourd’hui, au carré des martyrs au cimetière d’El Alia à Alger, en présence de plusieurs personnalités, dont le président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laid Rebiga et le Chef d’État-Major de l’Armée nationale populaire (ANP), le Général d’Armée Saïd Chanegriha.

Né le 19 novembre 1932 à Chlef, le défunt rejoint les rangs du FLN en 1955 alors qu’il poursuivait des études de médecine. En 1956, il intègre l’Armée de libération nationale (ALN) dans la région de Médéa, mettant ainsi un terme à son cursus universitaire.

En 1959, il devient commandant de la 3ème région de la Wilaya IV historique et en août 1961, Si Hassan succède à Djilali Bounaama, dit « Si Mohamed », tombé au champ d’honneur, à la tête de cette même wilaya.

 

Youcef Khatib

 

Après l’indépendance, Youcef Khatib a été membre du Bureau politique du FLN, en 1964. Il poursuit entre-temps ses études et devient chirurgien. Celui-ci n’occupera pas, néanmoins, de responsabilités politiques, étant un ancien chef de la wilaya IV historique, qui durant l’été 1962, a soutenu le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne) contre l’armée des frontières. Il s’est, par conséquent, opposé à Boumediène.

C’est en 1993 que « Si Hassan » se charge d’une mission politique en présidant la commission de dialogue nationale, et une année plus tard, en 1994, la Conférence de l’entente nationale. Il devient même conseiller du président Liamine Zeroual.

En 1999, Youcef Khatib s’est porté candidat à l’élection présidentielle qui a porté Abdelaziz Bouteflika au pouvoir. L’élection a eu lieu le 15 avril. Youcef Khatib, en compagnie de cinq autres candidats, à savoir Hocine Aït Ahmed, Mouloud Hamrouche, Ahmed Taleb Ibrahimi, Mokdad Sifi et Abdallah Djaballah, se retirent de la course le 14 avril, soit la veille de l’élection, en dénonçant une « fraude électorale programmée ». Bouteflika, « candidat de consensus », est élu, comme candidat unique même si les bulletins des candidats qui se sont retirés ont été maintenus dans les bureaux de vote. Peu à peu il se retire de la scène politique mais il intervient en juillet 2019 en rendant public un communiqué pour défendre Lakhdar Bouregaâ (décédé le 4 novembre 2020), son « frère d’arme », comme il l’a qualifié, arrêté dans le sillage du Hirak, le 29 juin 2019 puis placé sous mandat de dépôt dès le lendemain pour « atteinte à corps constitués » et « contribution en temps de paix à un projet visant à affaiblir le moral de l’armé » (il a été libéré le 2 janvier 2020) et diffamé par la télévision publique qui l’avait accusé d’ « usurpation d’identité ». « Si Hassan » avait tenu à rappeler le parcours révolutionnaire de Bouregaâ, démentant de ce fait les accusations qui ont été portées contre lui.

A noter en dernier lieu que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adressé un message de condoléances à la famille du moudjahid Youcef El Khatib. De même de la part du ministre des Moudjahidines et du Chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire (ANP).

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