Le dialogue national aura lieu fin 2025 début 2026, selon Tebboune 

Le dialogue national annoncé par le Président, Abdelmadjid Tebboune, lors de la cérémonie de son investiture, aura lieu « fin 2025 début 2026 ». Par ailleurs, la visite d’État qu’il devait effectuer en France ne semble plus être à l’ordre du jour. « Je n’irai pas à Canossa », a-t-il lancé à ce propos. 
© DR | le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de son entrevue avec des journalistes nationaux diffusée dans la soirée du samedi 5 octobre 2024

Le dialogue national annoncé par le président de la République, lors de la cérémonie de son investiture, aura lieu « fin 2025 début 2026 ». C’est ce qu’a indiqué Abdelmadjid Tebboune dans la soirée du samedi 5 octobre 2024 lors de son entrevue avec des représentants de médias nationaux, diffusée sur les chaînes de la Télévision et de la Radio nationales.

Celui-ci a insisté sur le fait que ce dialogue doit être « préparé » car « lié à l’avenir des générations montantes », et qu’« il a vocation à immuniser l’Algérie des ingérences étrangères et à contrecarrer les tentatives visant à semer la fitna ».

Si le lancement de ce dialogue ne se fera pas dans l’immédiat c’est parce qu’il y a des « priorités », dont celles « en lien avec l’économie nationale en vue de mettre l’Algérie à l’abri des soubresauts économiques et politiques que connaît le monde, avant de passer à l’étape de l’édification de la démocratie véritable ».

Il y a aussi « les codes, communal et de wilaya, ainsi que la loi sur les partis politiques » qui doivent être revus, « en concertation avec les partis ».

Rappelant la rencontre qu’il a eue avec les partis politiques représentés dans les instances élues, Abdelmadjid Tebboune a déploré « certains malentendus à l’origine de frictions ». À cet effet, il est question de « lever les incompréhensions », à l’occasion de ce dialogue.

Par ailleurs, pour le Président il n’y a pas de « détenus d’opinion », dans la mesure où « quiconque est condamné par le code pénal n’a aucune immunité face à l’application de la loi, quelle que soit sa qualité ».

Des élections anticipées… « si les circonstances l’exigent »

Concernant l’organisation d’élections locales et législatives anticipées, une demande exprimée entre autres, par le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS, Youcef Aouchiche, candidat à l’élection présidentielle du 7 septembre dernier, Tebboune a laissé la porte ouverte à une telle éventualité.

« Des élections locales et législatives anticipées pourraient avoir lieu si les circonstances l’exigent, mais il est impératif, au préalable, que les codes, communal et de wilaya, soient prêts », a-t-il déclaré.

Résultats annoncés par l’ANIE… « des investigations en cours »

Pour ce qui est des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 7 septembre dernier annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), le président de la République a annoncé « des investigations à ce sujet, dont les résultats seront rendus publics dès leur achèvement car cette question intéresse l’opinion publique ».

« S’il s’avère que cette instance n’a pas été à la hauteur des attentes, elle fera l’objet d’une réévaluation, d’autant que l’Algérie s’apprête à organiser des élections communales et de wilaya », a-t-il indiqué.

« Si, en revanche, le problème s’avère être lié à des personnes qui n’ont pas été à la hauteur de cette instance constitutionnelle, qui constitue l’un des fondements de la démocratie et de l’intégrité des élections, ces personnes seront remplacées », a ajouté le président de la République.

« Nous restons attachés à la politique sociale de l’Etat »

Sur le plan socio-économique, le président de la République a rappelé que « la préservation du pouvoir d’achat repose sur trois piliers : la lutte contre l’inflation, le renforcement de la production nationale et la poursuite de la révision des salaires et des allocations jusqu’à 100% d’augmentation d’ici 2027 au plus tard ».

« Telles sont nos priorités pour parachever les projets de développement créateurs d’emplois », a-t-il dit.

Il a également réaffirmé « la détermination de l’Etat à lutter contre la contrebande et la spéculation », et ce, « à travers les mesures légales coercitives ».

D’autres mesures et actions contribueront à lutter contre ces fléaux comme « le développement des zones franches avec les pays voisins comme la Mauritanie, le Niger, et le projet de zone de libre-échange avec la Tunisie et la Libye ».

Concernant les grands projets, Tebboune a affirmé au sujet du projet du gazoduc transsaharien (Nigeria-Algérie), qu’« il ne reste plus que 700 à 800 Km à parachever » sur les 4000 km du projet, soulignant que « face à ce projet économique, il y a un projet politique fictif devant traverser 14 pays, dont les territoires sahraouis occupés, et nécessitant des dizaines de milliards ».

Quant au bloc des Brics, le Président a affirmé que l’Algérie voulait y adhérer, « mais à voir ce qu’est devenu ce bloc », ce n’est plus à l’ordre du jour.

Néanmoins, a-t-il ajouté, « l’Algérie a accédé à la banque des Brics comme elle le souhaite », avec un apport dans le capital de cette institution financière de l’ordre de « 1,5 milliards de dollars ».

La visite en France… « Je n’irai pas à Canossa », a déclaré Tebboune.

La visite d’État que devait effectuer Abdelmadjid Tebboune en France, durant ce mois d’octobre, ne semble toujours pas être à l’ordre du jour.

« Je n’irais pas à Canossa », a-t-il lancé durant cette entrevue, ce qui voudrait dire que le Président ne va pas se déplacer en France à brève échéance.

Il faut rappeler qu’après la lettre adressée par Emmanuel Macro au roi marocain, fin juillet dernier, exprimant le soutien de la France au « plan d’autonomie » marocain relatif au Sahara occidental, l’Algérie a procédé au retrait de son ambassadeur à Paris.

D’ailleurs, pour Tebboune, « la reconnaissance par la France dudit plan d’autonomie comme la seule base de règlement du conflit au Sahara occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté marocaine va à l’encontre du respect du droit international et du Conseil de sécurité des Nations Unies, dont la France est membre permanent ».

Toujours à propos des relations algéro-françaises, Abdelmadjid Tebboune a estimé que la Commission mixte chargée des dossiers mémoriels, regroupant des historiens algériens et français, « a joué son rôle au départ, mais son travail a été impacté par les déclarations politiques d’une minorité française hostile à l’Algérie ».

« Nous réclamons la vérité historique et exigeons une reconnaissance des massacres commis par la colonisation française qui était une colonisation de peuplement et nous n’accepterons pas les mensonges colportés sur l’Algérie », a-t-il déclaré.

Dans le même ordre, celui-ci a estimé que l’appel de certaines parties en France à renégocier l’accord de 1968 était « un épouvantail et un slogan politique d’une minorité extrémiste qui voue une haine à l’Algérie ».

« L’Algérie est toujours encline à la coexistence pacifique avec tout le monde, mais pas au détriment de sa dignité et de son histoire », a-t-il lancé.

 

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