« Il est vrai que nous n’avons pas gagné les élections présidentielles, mais nous n’avons pas perdu non plus », a déclaré, ce mercredi, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, candidat à l’élection présidentielle du 7 septembre 2024, lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti, à Alger.
Celui-ci considère que le parti a « gagné » dans la mesure où les objectifs tracés « ont été atteints ». Entre autres objectifs, « contribuer à la consolidation de la stabilité nationale », et « élargir les bases militantes du parti à l’échelle nationale », a-t-il dit en réponse à une question d’un journaliste.
Concernant les résultats définitifs de l’élection présidentielle annoncés samedi dernier par la Cour constitutionnelle, Aouchiche déclare que le FFS « prend note ».
« Outre les détails liés aux chiffres, dont la véracité et l’authenticité restent discutables à la lumière des événements entourant l’annonce des résultats par l’Autorité électorale nationale, nous avons pris note des résultats définitifs annoncés par la Cour constitutionnelle », a-t-il dit à ce propos.
Cependant, Aouchiche « reste catégorique » dans sa demande « d’ouvrir une enquête approfondie sur les circonstances entourant l’organisation du processus électoral et l’annonce des résultats provisoires par l’Autorité nationale des élections ».
Dans ce sens, celui-ci a souligné « la nécessité de procéder à une réforme profonde de l’autorité nationale chargée des élections ».
Le FFS accueille favorablement l’annonce par Tebboune de l’ouverture d’un dialogue national.
Revenant sur la cérémonie de prestation de serment par le Président réélu, qui s’est déroulée la veille, et le discours d’investiture prononcé par celui-ci, le premier secrétaire national du FFS a « salué » l’annonce faite par Tebboune relative à l’ouverture d’un dialogue national.
« C’est le moment le plus approprié pour surmonter nos divergences et nous mettre d’accord sur ce qui est fondamental, c’est-à-dire se mettre d’accord sur une plate-forme nationale commune et consensuelle qui servira de base à la reconstruction de l’État national sur les principes de démocratie, de justice et de liberté », a-t-il déclaré.
Néanmoins, le FFS a réitéré sa demande relative à des mesures d’apaisement. « À l’approche du soixante-dixième anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de Novembre, nous appelons le président réélu à prendre des décisions politiques audacieuses pour instaurer un climat d’apaisement et d’ouverture démocratique », a-t-il lancé.
Il s’agit, a-t-il expliqué, « d’accorder une grâce présidentielle aux détenus politiques et aux prisonniers d’opinion », « de l’abolition de l’article 87 bis du code pénal » et « de mettre fin à la criminalisation de l’exercice politique et des droits de l’homme », ainsi que « d’ouvrir le champ politique et médiatique, tout en abolissant toutes les lois qui entravent les libertés et affectent les droits ».
« Il s’agit de mesures essentielles pour garantir un véritable pluralisme, où tous les courants constituant la classe politique nationale peuvent exprimer librement leurs opinions », a estimé Aouchiche, pour qui « cette étape pourrait nous conduire à un consensus historique ».
Le FFS appelle à des élections législatives et locales anticipées.
En dernier lieu, le FFS appelle, a ajouté le premier secrétaire national, « à des élections générales anticipées d’ici la fin du premier semestre 2025 », et ce, « pour accorder une nouvelle légitimité aux assemblées élues, locales et nationales, au cours du prochain quinquennat ».
Des élections qui « doivent être précédées d’une véritable réhabilitation de la scène politique à travers une révision de la loi sur les partis politiques et une révision en profondeur des lois de la commune et de la wilaya, ainsi que de la loi électorale pour permettre l’émergence d’une véritable représentation démocratique dans le pays », a-t-il déclaré.
Le FFS participera-t-il à ces élections ? Même si le parti « se prépare pour ces joutes électorales », il n’en demeure pas moins qu’« il y a des structures qui ont latitude de se prononcer sur la question », a-t-il précisé. Néanmoins, a enchainé Aouchiche, « le FFS a opté pour une stratégie qui encourage la participation ».