Le ministère de la Communication algérien a déposé une plainte contre la chaine télévisée française M6 pour avoir tourné « sans accréditation » en Algérie pour la réalisation de son documentaire « l’Algérie, le pays de toutes les révoltes« , rapporte l’APS en citant des sources du ministère.
« Le ministère de la communication a déposé ce mercredi une plainte pour le tournage de l’émission en Algérie, sans l’accréditation prévue par la législation en vigueur contre la chaîne française M6 qui a diffusé dimanche dernier un documentaire sur l’Algérie », a précisé à l’APS la même source.
La chaîne française, rappelons le, a diffusé dimanche soir un documentaire dans son émission « Enquête exclusive », intitulé « Algérie, le pays de toutes les révoltes ».
Après la diffusion du documentaire, le ministère de la Communication algérien a jugé qu’il porte, “un regard biaisé sur le Hirak”. Il a interdit la chaine française d’opérer en Algérie « sous quelle que forme que ce soit », tout en accusant son équipe d’avoir travaillé avec une “fausse autorisation de tournage”.
Le ministère a accusé la chaine française de vouloir « démotiver le peuple algérien notamment sa jeunesse à l’approche de chaque rendez-vous électoral, crucial pour l’Algérie et son avenir », faisant référence au prochain rendez-vous électoral à savoir celui sur la révision de la Constitution prévu le 1er novembre.
En réaction, la direction de M6 a rejeté les accusations portées à son encontre et a affirmé que le reportage « a bien été réalisé par une équipe qui bénéficiait d’une autorisation de tournage délivrée initialement en mai 2018 et prolongée plusieurs fois jusqu’en 2019″.
« L’équipe de tournage a d’ailleurs été contrôlée à plusieurs reprises par les autorités algériennes, qui l’ont laissée travailler au vu de cette autorisation », affirme le média télévisé.
Notons, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois qu’un film documentaire provoque une tension diplomatique entre l’Algérie et la France. Le film « Algérie mon amour » diffusé en mai dernier par France 5 a poussé l’Algérie à rappeler son ambassadeur en France.
“Le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et la Chaîne Parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d’expression, sont en fait des attaques contre le peuple Algérien et ses institutions, dont l’ANP et sa composante, la digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN)”, avait indiqué un communiqué du ministère des affaires étrangères au lendemain de la diffusion du film documentaire.